Le metteur en scène Christian Gangneron cultive son jardin lyrique avec l’amour de l’artisan et la précision de l’orfèvre. Refusant l’esthétisme académique d’une certaine tradition de l’opéra, il aime confronter la nudité d’un plateau avec l’image vidéo et la photographie, sans pour autant en faire un système. Passionné par le croisement des disciplines artistiques, c’est la résolution de l’équation « texte – musique – jeu – espace » qui est à l’œuvre dans toutes ses pièces.
En 1983, il fonde l’Arcal (Atelier de recherche et de création pour l’art lyrique) et met en scène des opéras de chambre baroques ou contemporains.
Au Festival d’Innsbruck, pendant quatre ans, il fait équipe avec René Jacobs (opéras de Cavalli, Hændel et Mozart). Au Festival d’Avignon, il signe Le Miracle secret, création mondiale de Martin Matalon. En 2000, il met en scène Raphaël, reviens !, un opéra pour enfants commandé à Bernard Cavanna. Invité par la Fenice à Venise, il met en scène Anacréon de Cherubini. La Fondation Gulbekian l’invite en 2004 à Lisbonne pour encadrer un cursus de formation à la mise en scène d’opéra. De nouveau à Venise avec Pia de’ Tolomei de Donizetti pour La Fenice. Puis suivra toute une série de collaborations avec l’Arcal et l’Opéra de Reims, notamment Riders to the sea de Vaughan Williams et le premier opéra de Thierry Pécou d’après la pièce de Laurent Gaudé, Les Sacrifiées. Il a mis en scène un opéra de chambre de Matteo Franceschini, Il Gridario, à la Biennale de Venise 2010. Il retrouve Franceschini pour une version théâtrale et musicale de Zazie dans le Métro d’après Queneau, commande de l’Ondif pour 43 musiciens, créée au Théâtre du Châtelet en 2012. Cette œuvre fait l’objet d’une nouvelle commande de l’Arcal pour une réorchestration à 19 musiciens et verra sa création à l’Opéra de Reims, en décembre 2015.
En 2013, il signe la mise en scène de la création de l’opéra Les Lessiveuses de Thierry Machuel sur un livret de Yamina Zoutat.
La saison 2014-15 le voit assurer la mise en scène de La Haine de la musique, de Daniel D’Adamo, monodrame pour un comédien, ensemble instrumental et électronique, d’après un essai de Pascal Quignard (création mondiale), avec l’ensemble TM+. Cette même saison, son Pauvre Matelot, production historique et emblématique de l’Arcal, a continué de naviguer au Silo de Méréville, en parallèle d’un projet d’opéra pédagogique, A propos de bottes du même Darius Milhaud, avec les élèves chanteurs du Conservatoire de Méréville sous la direction d’Alison Taylor.