Télérama
Sophie Bourdais
10 mars 2017
«Chimène ou le Cid», d’Antonio Sacchini mérite bien cette deuxième chance que lui offrent la compagnie l’Arcal et le Centre de musique baroque de Versailles. Le Théâtre de Saint Quentin en Yvelines (Scène nationale) proposait mi-janvier une captivante recréation de cette tragédie lyrique, bien accueillie à ses débuts (1783), étrangement oubliée depuis. La partition est pourtant remarquablement construite, avec ses airs ramassés, sa diversité formelle et son orchestration vivante, colorée et sans temps mort (confiée à l’épatant Le Concert de la Loge, dirigé par Julien Chauvin). Intelligente et sobre, la mise en scène de Sandrine Anglade installe les musiciens sur le plateau, faisant d’eux le moteur de l’action. Costumés avec goût et simplicité, bien choisis, les chanteurs-comédiens circulent autour de l’orchestre, sur un plan incliné. Au centre du spectacle, Agnieszka Slawinska (Chimène) n’a pas de grands airs de bravoure, mais tout un théâtre à tenir ; elle y apporte un vrai sens du texte, une diction et une articulation soignées, en plus d’un timbre chaud et ardent.
Merci Sophie Bourdais!