Ôlyrix
Par Adrien Alix
28 septembre 2018
Didon et Enée à l’Athénée : un opéra jeune et enthousiaste
Aux côtés de l’Ensemble Diderot dirigé par Johannes Pramsohler, l’Arcal revisite avec des parti-pris osés cette œuvre que l’on retient volontiers comme le premier opéra anglais. Le Jeune Chœur de Paris s’illustre par une interprétation vive et nuancée dont la fougue pourrait faire écho à la création par les jeunes pensionnaires de la Boarding School de Chelsea en 1688/89.
La principale audace de cette production mise en scène par Benoît Bénichou réside dans l’interprétation psychanalytique donnée au monde mystérieux des sorcières et des esprits qui peuplent l’inconscient des héros virgiliens. Le grimaçant trio digne de la fantaisie de Shakespeare est dévolu ici à Didon, sa sœur ou suivante Belinda et la Demoiselle de compagnie. De même, Énée prononce lui-même l’ordre fatal qui le conduit à abandonner Didon. Ces identités schizophrènes permettent certes une réduction drastique des effectifs, mais elles suppriment le grotesque et le souci de variété chers à ce baroque britannique.