Hommage à Wassyl Slipak des artistes et techniciens

La disparition de Wassyl Slipak a donné lieu à de nombreux témoignages de ses camarades sur deux des dernières productions de l’Arcal. Merci à tous de leurs réactions qui montre la place que Wassyl avait su se faire dans le cœur de chacun de nous par sa personnalité unique.

LA PETITE RENARDE RUSÉE en 2015-16 avec Wassyl Slipak comme Blaireau, Curé et Harasta le braconnier.

La Petite renarde rusée from ARCAL on Vimeo.

Louise Moaty, metteure en scène
Wassyl a été un magnifique chanteur et acteur dans le «Kaiser von Atlantis» puis la «Petite Renarde Rusée». C’était un immense plaisir pour moi de travailler avec lui, non seulement pour son grand talent mais encore parce que c’était une très belle personne, capable d’un véritable engagement sur scène comme dans la vie. Il est allé au bout de cet engagement en combattant pour la liberté de son pays. Je suis triste de perdre un compagnon de route, garçon extraordinaire pour lequel j’avais beaucoup d’estime, et beaucoup d’amour. Je pense à tous les moments si heureux que nous avons partagé. Je compatis à la grande douleur de sa famille et de ses amis. Wassyl restera vivant dans mon cœur et mes pensées pour toujours.

Laurent Cuniot, chef d’orchestre
Immense tristesse bien-sûr. L’illusion de la fiction avait fini par me faire oublier que Wassyl risquait sa peau chaque jour qu’il passait au front, comme il aimait à le nommer. Le retour à la réalité est dur, cruel. J’aimerais penser Wassyl que la mort t’a saisi dans tes rêves d’Harasta et que tu imagines éternellement être au paradis des chasseurs…

Irène Kudela, direction des études linguistiques et musicales
Je connaissais Vasyl depuis 17 ans et j’ai été évidemment bouleversée. Mais en même temps, il y avait une triste évidence dans sa mort brutale. Il a donné à sa vie un sens très profond et a offert ce qui avait le plus de prix à ses yeux, sa Vie. Un grand garçon généreux, innocent dans le sens où il n’y avait que le blanc et le noir, l’amour et la haine, le bien et le mal. C’est pour le Bien qu’il a donné sa vie, de la façon qu’il estimait la seule possible. Je regrette infiniment sa disparition, mais suis heureuse pour son âme qu’il soit resté toujours droit, fidèle à son amour pour son pays et à l’idée qu’il se faisait de sa présence dans ce monde. Il restera pour moi le jeune garçon timide et sans complexe, doux et violent, gai et sombre tel que je l’ai découvert en 1999. Paix et respect à son âme.

Benoît Labourdette, concepteur vidéo
C’est un profond respect que cela m’inspire. L’engagement réel pour la liberté, à ce prix là, ça fait relativiser les « vagues besognes » du quotidien, comme dirait Brel. Paix à son âme. Il nous enseigne quelque chose, je crois. Je le sens présent, là.

Noriko Urata, soprano
Je suis toujours sous le choc et je ne sais plus quoi dire après cette triste nouvelle.
Merci et bravo mon grand Wassyl, un homme qui a un cœur fort, plus fort que son corps, tu étais comme tu es jusqu’au bout…

Caroline Meng, mezzo-soprano
Je ne suis pas très douée pour exprimer mes sentiments devant tout le monde mais évidemment, je m’associe à vos pensées, votre tristesse, vos témoignages et manifestations.

Françoise Masset, mezzo-soprano
Hier je pensais à Wassyl et à la phrase qu’il a écrite à l’annonce du Prix : « je suis au front ». Aujourd’hui je suis glacée. Je ne pourrai pas être à vos côtés ce dimanche pour chanter à la mémoire de Wassyl, ce géant au regard de Petit Prince.
Même si je le connaissais peu, j’ai ressenti comme vous combien il était « droit dans ses bottes » et d’une grande humanité.
Puisse le don qu’il a fait de sa vie servir son pays.

PS : Depuis deux ans, je chemine aux côtés des compositeurs qui étaient au front, à Verdun :

Aux morts de Vauquois (À nos morts ignorés) 1915 poème de Louis Houzeau-Hennevé, mis en musique par Reynaldo Hahn, alors qu’il combattait en Argonne

Il n’est pas besoin d’une pierre
Aux lieux où reposent nos morts.
Notre cœur est leur cimetière,
Qui garde, vivant reliquaire,
Leur souvenir, comme un trésor.

Il n’est pas besoin de couronne
Pour fleurir leur dernier repos ;
La seule palme qu’on leur donne
Survit aux rouilles de l’automne
Et pousse à l’ombre du drapeau !

Il n’est pas besoin de prière
Pour leur ouvrir le paradis,
Car Dieu reçoit, en sa lumière,
Ceux qui l’ont bien servi sur terre
Et qui meurent pour leur pays !

poème de Louis Houzeau-Hennevé, mis en musique par Reynaldo Hahn, alors qu’il combattait en Argonne.

Paul Gaugler, ténor
Wassyl, un tel homme, nous perdons ! Une grande admiration et un profond respect. Je vous retrouverai ce soir pour l’hommage qui lui sera rendu. Je vous embrasse, soyons forts.

Sylvia Vadimova, mezzo-soprano
Mémoire éternelle à notre ami, chanteur, acteur, et combattant. Triste. J’ai la rage…

Joanna Malewski, mezzo-soprano
J’ai du mal à réaliser encore que Wassyl ne soit plus là.
Et plus je réalise, plus la tristesse augmente à l’image de ce grand bonhomme hors normes à tous point de vue qu’il était… Il est parti en héros national dans un combat qui était devenu sa vie alors même que son talent et sa voix devenait de plus en plus incroyable.
Je connaissais ce grand gaillard depuis presque 10 ans et c’était vraiment un cœur en or.
Il va bien nous manquer.

Marie Hervé, co-conception scénographie
Je ne serai pas présente, mais penserai fort à lui, incroyable Wassyl …

Damien Valade, régisseur lumières
Je ne pourrai pas être présent mais je pense très fort à vous… et à lui.

Claire Rabant, conseil marionnettes
Je connaissais à peine Wassyl, mais je suis choquée de cette triste nouvelle. Toutes mes pensées vont vers vous qui avez travaillé avec lui et pu l’apprécier.

TM+ ensemble orchestral de musique d’aujourd’hui
Véronique Bellin, adminsitratrice
De tout cœur avec vous tous, pour supporter cette terrible nouvelle.

Anne Ricquebourg, harpe
Toute en pensée avec Wassyl et chacun de vous en lisant cette avalanche de mails. J’avais pris cette phrase « je pars au front » au sens figuré, comme s’il partait pour une autre tournée, loin d’imaginer cet engagement si fort pour sa patrie, au sens propre… Respect, admiration. Une foutue leçon de Vie.

Marion Plard, alto
Je suis bouleversée et choquée par cette triste nouvelle et je pense à vous tous et à sa famille …

Dorothée Nodé Langlois, violon
Les causes qu’il défendait étaient justes, mais cette perte est injuste. J’en veux au 21ème siècle d’utiliser encore des armes pour régler des conflits. Un grand homme.

André Feydy, trompette
Je garderai longtemps -le plus longtemps possible- en tête la mémoire de l’air déchirant d’Harasta arrivant du fond de la salle avec son fusil. Je me souviens Laurent que dès le début du travail sur la Renarde tu avais attiré notre attention sur la beauté et l’ambiguïté de cet air, tellement bien portées par Wassyl. Je regrette infiniment de ne pas l’avoir plus côtoyé, et je pense que l’étrange voyage dans les bouchons que nous avons effectué avec Wassyl vers Fontainebleau restera pour Florian, Philippe-Nicolas et moi comme une sorte de plaie ouverte.

Antoine Sobczak, contrebasse
Je découvre avec effroi cette triste et brutale nouvelle. Je garderai de Wassyl le souvenir d’une force de vie incandescente et toutes mes pensées vont vers lui et ses proches…

Florian Lauridon, violoncelle
Wassyl Slipak, le chanteur d’opéra qui combattait la Russie sur le front ukrainien. « Force et honneur » la devise des légionnaires romains !

Jean-Pierre Arnaud, hautbois
Bravo Wassyl et soyons la suite vers lui.

L’EMPEREUR D’ATLANTIS avec Wassyl Slipak dans le rôle de la Mort

L’Empereur d’Atlantis from ARCAL on Vimeo.

Alain Blanchot, créateur costumes
Comme vous tous je reste sous le choc de cet évènement qui semble impossible. Je me souviens de Wassyl, comme il m’avait impressionné lorsque je l’ai rencontré grâce à Louise sur le «Kaiser Von Atlantis», comme il m’avait intimidé, sa voix, son physique… et comme il s’est avéré être gentil, doux, prévenant… et drôle ! Me vient aussi, bien sûr son engagement pour son pays, des saluts notamment à l’Athénée brandissant le drapeau jaune et bleu de l’Ukraine qu’il avait toujours avec lui, dans sa loge aussi. Je garderai en mémoire son engagement qu’il aura fait passer avant tout. Je suis triste.

Adeline Caron, scénographe
Merci de nous avoir transmis la nouvelle. Je n ai pas pu me rendre à l’hommage. Quelle tristesse. Je vous embrasse

Christophe Naillet, créateur lumières
Un peu gloupse et la gorge nouée car Wassyl était entier et paye au prix fort son engagement qui était plus que louable. Des pensées pour lui et de tout cœur avec vous.

Elisa Provin, créatrice maquillage
Je pense fort à ce cher Wassyl, ce grand chanteur fort impressionnant tant par sa voix que son physique, à son patriotisme, j’étais heureuse de faire un bout de chemin avec cette force de la nature, je le croyais invincible par sa ténacité son entêtement à combattre pour son pays entre deux productions lyrique, il m’impressionnait et m’attendrissait, aujourd’hui il n’est plus là mais il restera sûr dans nos cœurs, il va nous manquer !

Anna Wall, mezzo-soprano
J’ai du mal à y croire encore tellement il a été « plus grand que la vie » avec une voix de dingue et la capacité de faire rire tout le monde. Je garde des souvenirs forts de Wassyl pendant notre production de «Der Kaiser von Atlantis». Il a été très ouvert et courageux par rapport son combat pour son pays. Comme Alain l’a déjà dit, il portait le drapeau de son pays aimé pendant les saluts après chaque spectacle à l’Athénée. Il venait de chanter le rôle de la Mort qui, à la fin de l’opéra, libère tout le monde de la violence et les atrocités perpétuées par les hommes, l’un contre l’autre.
Repose en paix, Wassyl.

Nicolas Jortie, chef de chant
Je suis très ému de la disparition de notre bon ami. Sachez que je suis en pensée avec lui et avec vous, je ne peux malheureusement pas vous joindre à vous ce soir…je suis triste de ne pas partager votre peine avec vous. Bien à vous tous.

Nicolas Roger, directeur technique
Je suis sous le choc d’avoir perdu mon collègue, et même mon collègue de nuit.. Avec qui je pouvais crier tard la nuit pour faire rire tout le monde ou bien si je n’allais pas bien lui faire un câlin, un vrai, dans ses grands bras… Je n’aurai plus ça, comme vous tous, ça fait mal…
J ai du mal à accepter qu’il soit mort pour une bonne cause même si il m’engueulerait pour ça…
Je l’aimais ce mec, vraiment…
Bon vent mon ami. Je t aime…

Florence Beillacou, assistante à la mise en scène
Je partage votre tristesse et peine à trouver les mots depuis mercredi. Les airs de la Mort de «l’Empereur d’Atlantis» résonnent dans ma tête et sont encore plus tristes qu’auparavant. La guerre n’est pas qu’un théâtre, quelle tristesse, quelle rage! Le souvenir de ces airs me rappelle aussi, derrière la force de géant de Wassyl, sa grande sensibilité cachée, la beauté d’une voix et d’une présence sans équivalent, sa compréhension instinctive des œuvres et de la musique et aussi sa grande tendresse, immense tendresse. Merci pour tout ce que tu nous as donné.

Facundo Agudin, chef d’orchestre
Amies, amis, Je suis à Buenos Aires en ce moment, où on joue trois productions en juillet. J’ai partagé le départ de Wassyl avec les collègues du Symphonique National qui, secrètement, jouent en sa mémoire les programmes qu’on fait ensemble au CCK. J’aimerais beaucoup chanter avec vous cet après-midi, je le ferai depuis ici. Notre disque du «Kaiser» aura aussi de très belles photos faites avec Wassyl pendant l’enregistrement. Elles sont très drôles!

Ars Nova ensemble instrumental

Laurence Dune, Déléguée générale
Philippe Nahon et toute l’équipe d’Ars Nova sont profondément touchés par cette effroyable nouvelle……De tout cœur avec vous….

Florentino Calvo, mandoline, banjo ténor et guitare
J’apprends cette nouvelle avec effroi et je suis sous le choc.

Eric Lamberger, clarinette
Je suis bouleversé comme probablement vous tous. Je travaille et il me sera donc impossible d’être avec vous ce soir . Je vous embrasse tous très fort et je pense à Wassyl, irremplaçable . 🙁

Fabrice Bourgerie, trompette
Je serai avec lui et vous tous par la pensée ce soir. Je pense très fort à lui. Bises

Guillaume Pierlot, hautbois
Je suis bouleversé par cette terrible nouvelle, je ne pourrai pas être parmi vous ce soir, mais je pense très fort à lui. Bises.

Alain Tresallet, alto
Je viens de prendre connaissance de cette terrible nouvelle… je suis effondré. Nous avions longuement parlé à Nantes de son engagement, de ce soutien sans faille à son Ukraine. Je me souviendrai toujours de son salut à l’Athénée, enveloppé dans son drapeau, et de son « merci l’Europe ». Wassyl, tu resteras un exemple pour nous tous… Je serai de tout cœur avec vous.

Marie Charvet, violon
Grande émotion. Les mots ne peuvent que manquer. Merci Wassyl pour ce que tu nous as transmis, ta force et ta vie.

Catherine Jacquet, violon
Wassyl dévorant chaque minute de sa vie, prêt à tout pour sa cause. Un charisme et une voix incroyables sur scène, une grande gentillesse….il était là, vivant pleinement l’instant présent. Grande leçon.
C’était un choc cette nouvelle.