Le petit atelier rusé de l’«Art pour grandir» au collège Duhamel

visuel_minisite_renardeDepuis la saison 2013-14, l’Arcal est en résidence au collège Georges Duhamel à Paris (XVème), dans le cadre de l’«Art pour grandir», dispositif d’artistes en résidence en collège de la Ville de Paris.

Après un travail avec des élèves de 3ème en 2013-14 autour de L’Empereur d’Atlantis, d’Armida en 2014-15, c’est au tour de La Petite Renarde rusée d’inspirer un travail au long cours avec 15 élèves de la 5ème4 de Mme. Fiona Lee-Naizot, professeure de français et de Jean-Romain Viguié, professeur de physique-chimie de la classe de 5ème4 ont remarquablement accompagné la résidence, sous la direction de Hugues Badet, pour arriver à une composition originale autour de la figure du renard, présent dans le Roman de Renart au programme en classe de 5ème, et naturellement de la petite renarde Bystrouska de l’opéra de Janacek.

La représentation comme restitution de résidence

La restitution de cette dernière résidence a eu lieu le mardi 21 juin 2016 au collège Georges Duhamel, devant une soixantaine de parents, grands-parents, camarades de classe, et en présence de Mr. Zenou et Mr. Guez, principal et principal adjoint de l’établissement.
Les jeunes élèves, dans des conditions de spectacles, ont pu faire apprécier leurs talents, accompagnés par Emmanuel Christien, pianiste concertiste habitué aux grandes salles et festivals et qui apparaît aussi sur disque aux côtés de musiciens prestigieux.

Force fut de constater, particulièrement pour les familles, l’origine d’une plus grande ouverture, d’une plus grande assurance, de meilleures notes, d’un investissement plus conscient des participants à l’atelier à la vie au collège et autres activités sportives et artistiques en dehors du collège.

Voir la feuille de salle lors de la représentation du 21 juin

Un atelier au long cours sur l’année

Sur le principe du volontariat, 14 élèves ont bénéficié d’octobre 2015 à juin 2016 de :

– 16 séances de répétitions avec Hugues Badet au collège
– 2 ateliers «Pocket Film» avec Valeria Anzolin, en lien avec le dispositif scénique de La Petite Renarde rusée, qui a permis aux élèves de réaliser des mini-films autour du thème de la liberté.

Naturellement en lien avec l’objet de la résidence, ils sont venus assister à la répétition générale de La Petite Renarde rusée à la Maison de la musique de Nanterre, accompagnés de leurs parents.
Une autre production de La Petite Renarde rusée était proposée par l’Opéra de Paris à l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille. Agnès de Jacquelot, responsable de la saison jeune public avait permis la venue de la classe sur une des représentations, le jeudi 14 avril 2016, donnant ainsi l’opportunité aux élèves d’apprécier une autre proposition de mise en scène pour le même opéra. Suite à un problème technique, la représentation fut annulée, l’Opéra de Paris devant annoncer aux 400 élèves présents et leurs professeurs et accompagnateurs, de rebrousser chemin. De mémoire de membres de l’équipe de l’Opéra de Paris, ce n’était jamais arrivé.

Cette année, nous avons donc commencé notre atelier théâtre par le Roman de Renart. Ce texte était étudié avec Mme Lee, dans le cours de français. Il fut donc notre point de départ pour aborder le deuxième texte inscrit dans notre projet : La Petite Renarde rusée.

Note d’intention d’Hugues Badet, metteur en scène et professeur d’art dramatique

Les élèves ont d’abord assisté à une représentation de l’opéra La Petite Renarde rusée de Janacek, à la Maison de la musique de Nanterre. Nous avons ensuite adapté le livret pour mettre en scène les actes 1 & 2.

Ces deux œuvres déclinent la figure d’un animal qui fait partie de l’imaginaire collectif. Le renard du roman incarne la ruse, le mensonge et une absence totale de moralité. Dans le livret de Janacek, la renarde reste toujours rusée ; mais contrairement à son ancêtre (qui cherche à se nourrir et à voler), elle est animée par son désir de rencontre. Le mythe prend un nouvel aspect selon les époques et les auteurs (qui les transforment).

Cet atelier théâtre a été réalisé sur le thème du renard qui parait simple et naïf. Nous avons joué à devenir des renards, des animaux…etc. Les élèves s’amusaient. Ils étaient tour à tour un chien, une poule, ou un blaireau. Sous cette trivialité apparente, nous cherchons à toucher un principe de la transformation, qui fait partie de l’acte artistique. Car nous croyons que la classe est aussi un endroit où l’on peut jouer à se transformer, à se déplacer, à éprouver une autre réalité. Le jeu au théâtre ne s’oppose pas à l’étude. Au contraire, le théâtre peut nous révéler qu’ils sont les deux faces d’une même pièce.