Théâtre lyrique champêtre (forme légère)
Le Journal d’un disparu de Leos Janacek (Brno, 1921)
tissé avec les poèmes en rromani de Papusza (20e siècle)
conception & mise en scène Louise Moaty
Présentation
Un projet à multiples facettes
par Catherine Kollen
Liberté et désir
Le point fondateur de ce spectacle est d’approfondir la notion de liberté, plus précisément la relation entre la liberté et le désir, avec la part d’indomptabilité (de sauvagerie, d’animalité) et d’irréductibilité que renferme cette notion de désir.
L’Arcal a choisi d’axer les deux créations de sa saison mises en scène par Louise Moaty sur cette articulation, chacune déployant une perspective particulière sur le sujet, sur la musique de Janacek.
Compositeur hors norme, préférant les joies de sa campagne de Brno aux honneurs de Prague, grand amoureux de la nature qui est l’un des thèmes puissants de son œuvre originale, Leos Janacek trouve une seconde jeunesse créatrice à 61 ans grâce à son amour hors conventions pour une jeune femme mariée de 38 ans sa cadette, qui lui inspirera en particulier les deux chefs d’œuvre que l’Arcal présente en 2015-16 :
- La Petite Renarde rusée, opéra avec orchestre (1924)
- Le Journal d’un disparu, cycle de mélodies 2 solistes, chœur et piano (1917)
Ces thèmes de la liberté, de la nature, du désir, traversent l’œuvre de Janacek, et seront le matériau artistique travaillé dans ces deux spectacles, permettant de les lier, et d’encourager la circulation des publics à travers différents lieux des territoires à un niveau départemental.
La voix des Rroms
Le spectacle original de théâtre lyrique proposé par l’Arcal, Conte de Liberté / Journal d’un disparu mêle le cycle lyrique Le Journal d’un Disparu de Leos Janacek et des poèmes de la poétesse rrom et polonaise Papusza.
Dans Journal d’un disparu, on suit à travers son journal le parcours d’un jeune paysan fasciné par une tsigane chassée de son village, et qui choisit de s’enfuir avec elle et leur jeune fils.
La metteur en scène Louise Moaty a choisi également de donner voix à la tsigane, en donnant à entendre la culture littéraire rrom méconnue, avec des poèmes extraits de Chants et Poèmes et Xargatune droma (Routes d’antan) de la grande poétesse rrom et polonaise Papusza (Bronislawa Wajs 1908-1987), qui a exploré dans son œuvre les thèmes chers à Janacek : le rapport à la nature, la liberté, la marginalité (les Rroms et tsiganes ont été aussi exterminés dans les camps nazis).
Ce travail continue celui à l’œuvre dans La Petite Renarde Rusée, où se retrouve la figure de la femme libre : renarde dans La Petite Renarde Rusée ou tsigane dans Journal d’un disparu, c’est la liberté que se donnent ces femmes en s’émancipant qui attire irrésistiblement les hommes des villages de ces deux œuvres.
Nous souhaitons ici explorer la figure de projection que sont les Tsiganes dans notre représentation occidentale, lieu de fantasmes tantôt positifs comme ici chez Janacek où ils représentent la liberté, tantôt négatifs comme certains discours autour du « problème rrom » aujourd’hui. Cet usage d’un groupe comme support privilégié de nos regrets (quelles libertés nous nous autorisons ou nous nous refusons et pourquoi) ou de nos peurs est d’autant plus fort que le groupe est muet. C’est pourquoi il nous a semblé important de redonner une parole – et une parole artistique, donc transcendante – à la tsigane.
Actions participatives et dialogue inter-culturel
C’est également dans ce but que ce spectacle mêle dans son ADN la recherche artistique et le dialogue inter-culturel, par un grand nombre d’actions sur la thématique avec des relations très variées aux publics :
- participation d’un chœur amateur de 3 voix de femmes (30 personnes, issus de chorales de conservatoire, de lycées ou amateurs) au spectacle, ayant la fonction de la communauté villageoise autour de la scène.
- documentaire d’interviews autour de la culture rrom, auprès d’intellectuels spécialistes mais également auprès de communautés rrom (en particulier sur les territoires de la création de cette forme).
- interventions sur la notion de liberté avec en particulier ici l’exploration l’angle du lien ambigu entre éducation/formation et liberté
- réalisation de mini-films sur portable participatifs avec divers groupes d’habitants des territoires, avec un dispositif créatif autour de la liberté.
Un spectacle protéiforme
Tout ce corpus d’actions, qui démarrera dès le début de la saison, participera de l’événement qui pourra prendre la forme suivante :
- soit le spectacle seul Conte de Liberté / Journal d’un disparu (1h)
- soit une soirée complète avec :
*un récital du pianiste rrom Ienissei Ramic (prix CNSM de la classe d’Alain Planès) sur les influences croisées entre musique tsigane et musique classique (40mn)
*un entracte de 45 mn avec : - un buffet tsigane
- la présentation sur 3 moniteurs vidéo des films réalisés en amont sur la culture rrom et sur les créations participatives autour de la liberté.
- le spectacle Conte de Liberté / Journal d’un disparu (environ 1h)
Par ailleurs un mini-site internet interactif permettra de montrer les films réalisés, ainsi que de la documentation sur la culture rrom et des applications ludiques (whatpad sur la liberté…).
Distribution
Conte de Liberté / Journal d’un disparu
Une création de l’Arcal, cie nationale de théâtre lyrique et musical avec :
-Le Journal d’un disparu (Zápisník zmizelého - Brno, 1917)
cycle de mélodies de Leos Janacek (1854-1928) sur un livret de Josef Kalda (1871-1921)
-tissé avec des poèmes de la poétesse Rrom Papusza (Bronislawa Wajs, poétesse Rrom, 1908-1987) extraits de Chants et Poèmes & Xargatune droma (Routes d’antan)
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Mise en scène et idée originale : Louise Moaty
Direction des études musicales et linguistiques (tchèque) : Irène Kudela
Direction artistique : Arcal - Catherine Kollen
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Paul Gaugler, ténor : le jeune paysan
Albane Carrère, mezzo-soprano : la tsigane
Ienissei Ramic ou Irène Kudela, piano
Chœur de femmes à 3 voix
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Scénographie : Louise Moaty & Mathilde Moaty
Création lumière & direction technique : Nicolas Roger
Costumes : Alain Blanchot
Conseil linguistique rromani : Jasko Ramic
Régie générale : Stéphane Holvêque
Disponibilité
Création du spectacle le 6 février 2016 à la Barbacane de Beynes (78)
Tournées 2015-16 et 2016-17 : voir l'onglet "Dates" ou l'Agenda.
Disponible sur la saison 2018-19 (nous contacter pour les périodes)
Public
Théâtre lyrique chanté en tchèque, déclamé en rromani et français, surtitré en français
Durée: ± 1h sans entracte
Possibilité d'une version champêtre plein air (opéra des jardins ou opéra des champs)
2 versions :
avec un chœur amateur de femmes à 3 voix (environ 3 x 6 personnes) préparé dans chaque lieu
avec un chœur professionnel (3 chanteuses)
Public visé :
-adultes
-en famille à partir de 11 ans
-scolaires : collèges, lycées / CM1 et CM2 uniquement avec préparation
Dispositif d'actions artistiques possibles avant et pendant le spectacle :
*récitals en appartement sur les influences croisées musique tzigane/musique classique
*masterclass sur Janacek avec le chœur amateur
*repas rrom (pains farcis) le jour du spectacle
*autres ateliers (jeu, chant...)
Spécificités techniques
Spectacle sans fosse
Montage le jour de la représentation
Démontage à l’issue de la représentation
Fiche technique Conte de Liberté / Journal d'un Disparu
5 personnes en tournée + chœur
Production
Arcal, compagnie nationale de théâtre lyrique et musical
Coproduction
Compagnie Les Mirages
Le Silo de Méréville - association Farine de Froment
La Barbacane, scène conventionnée de Beynes (78)
Soutien
Fondation Orange
DRAC Île-de-France (dispositif d’aide à la résidence)
Conseil Général de l'Essonne
Communauté de Communes de l’Etampois Sud-Essonne
Conseil Général des Yvelines (résidence territoriale)
Intention
Un chant d’amour et de liberté
C’est en 1916, en ouvrant le journal de Brno Lidové noviny, que Leos Janacek découvrait un magnifique cycle de poèmes courts signé «de la plume d’un autodidacte» aux mystérieuses initiales JD. Leur véritable auteur, le poète Morave Josef Kalda, les présentait comme les carnets laissés par un jeune paysan séduit par une tsigane, abandonnant tout pour la suivre, elle et leur enfant.
Un an plus tard commençait pour Janacek leur mise en musique et la composition de ce qui devint l’une de ses œuvres les plus singulières, jaillie en trois crises de fièvre créatrice : août 1917, avril 1918 et février-juin 1919. Entre-temps, Janacek avait fait la connaissance de Kamila Stosslova, jeune femme de 38 ans sa cadette, pour laquelle il nourrit une passion dévorante, non payée de retour, mais qui l’amènera à briser toutes les conventions et la morale étroite de la société, pour afficher au grand jour son amour, véritable renaissance et moteur des œuvres majeures de la fin de sa vie.
«Et la tsigane brune de mon journal, ce fut précisément toi. Voilà pourquoi il y a tant de chaleur émotionnelle dans ces pièces. Tant de flammes que si elles nous prenaient tous les deux, il ne resterait de nous que des cendres», écrira-t-il à Kamila en 1927.
Pour mettre en scène aujourd’hui le Journal d’un disparu, il me semble indispensable de poser de nouveau la question de la liberté, d’interroger le regard que l’on choisit de poser sur celui qui nous est étranger. C’est pourquoi il m’a paru fertile d’y mêler les textes d’une grande poétesse rrom et polonaise, Papusza, contemporaine de Janacek. Comme une réponse de la Tsigane, venue ici nous parler de sa propre liberté.
«Chaque son, c’est un déferlement de passion» écrit Janacek. Guidé par son propre désir, il nous offre en transmutation poétique la figure de Zefka «la noire tsigane», qui «se promène à la tombée de la nuit» - nuit sauvage d’une forêt mentale, libre et sans entraves. «Sa démarche était comme celle d'une biche» : c’est ainsi qu’elle apparaît au jeune paysan, animale, incandescente, et ses yeux comme «deux petites lumières, brillent dans la nuit noire». Il le sait bien, lui narrateur et futur Disparu happé par l’«abîme sans fond» des yeux de Zefka : «le désir est rayon de ténèbres»1. Ainsi rêve-t-il que «la nuit puisse durer toute l'éternité pour que je puisse aimer jusqu'à l'éternité».
Mais si ce Journal nous conte sa disparation volontaire dans la nuit du désir, c’est aussi le récit d’une émancipation face à l’ordre établi, d’un changement de point de vue sur une société qui semble avoir peur de la liberté.
Quelle transformation, en effet du premier au dernier chant ! «La noire tsigane» qui «tourne autour de notre maison», qu’il aimerait voir «partie au loin» et lui donne envie d’aller «tout de suite prier à l'église», objet de fascination-répulsion, devient au milieu du cycle celle qu’il aime et dont il pourrait devenir l’époux, sans pouvoir encore le formuler : «Quelle terrible pensée ! Si je devais dire à une tsigane : «maman», à un tsigane : «père», non ! je préférerais me couper le petit doigt !»... Enfin arrivé au dernier chant, la décision est prise : «pour moi, il n'y a plus de retour possible. Je veux faire tout ce que mon destin commande. Zefka m'attend, mon fils dans ses bras !». A travers cette libération très positive symboliquement, puisque sa passion est fertile et donne naissance à un fils, c’est pour mieux renaître à lui-même qu’il choisit de disparaître, mais de disparaître à une certaine société : celle de son monde d’origine, ce monde qui porte sur le peuple tsigane un regard déformé. Il choisit de s’identifier à ces étranges étrangers, associés à la nuit comme le négatif d’une société qui les rejette.
Cette haine dont témoigne en filigrane Janacek dans le Journal d’un disparu, nourrie depuis le Moyen-Âge par les mêmes processus de méconnaissance de la population Rrom, ne résonne que trop aujourd’hui dans nos consciences européennes, comme l’analyse très finement Jean-Pierre Liégeois : «le tsigane est perçu comme physiquement menaçant et idéologiquement perturbateur. Il est d’autant plus rejeté (on pourrait dire «refoulé» au sens psychologique du terme) qu’il est attirant, d’autant plus interdit qu’il est insaisissable, porteur d’une marginalité exaspérante par ses ambiguïtés. Le nomadisme notamment, réel ou supposé, pour le sédentaire est un danger et une perversion. Politiquement et psychologiquement, les Rroms font peur, ils font craindre le désordre et, en eux, c’est l’étrange qui est pourchassé pour être supprimé.»2
Dans ces schémas ressurgissant avec constance à toutes les époques, les Rroms deviennent objets de projections et de fantasmes, parfois positifs, souvent négatifs, tandis que leur culture est totalement méconnue.
Une voix Rrom
C’est pourquoi nous proposons en regard et en réponse au magnifique Journal d’un disparu, de faire entendre une voix féminine, celle de la poétesse rromani Papusza, qui naquit en 1908 dans un tabor, campement nomade des «polska rroma» à l’Est de la Pologne.
Très jeune, Papusza (la poupée) décide d’apprendre en secret à lire et écrire, et paye pour cela des écoliers en butins divers. Dans la tradition de sa famille de musiciens elle apprend la harpe et dit la bonne aventure, chante, danse, improvise des poèmes et des épopées. Elle a la chance d’échapper aux grands massacres nazis, puis se voit «sédentarisée» avec sa famille par le régime communiste. C’est alors qu’un poète polonais rebelle, Jerzy Ficowski, traduit et fait publier les nombreux textes de Papusza, ce que n’accepte pas sa communauté, qui l’accuse de trahison. Elle est bannie, rejetée dans la pauvreté et l’isolement. Après des séjours réguliers en hôpital psychiatrique, elle meurt en 1987. L’œuvre de Papusza est unique, et son destin bouleversant. Pleinement reconnue par la communauté Rrom aujourd’hui, elle incarne un certain destin des Tsiganes en Europe, à la fois la puissance d’une culture et d’une tradition, et la tragédie d’une destruction et d’une perte (200 000 à 500 000 tsiganes ont été assassinés pendant la seconde guerre mondiale). Elle évoque notamment à travers un long poème magnifique, des Larmes de sang, comment elle et les siens ont fui à travers la forêt, «loin du monde» pour échapper aux traques.
Faire entendre la voix de Papusza, c’est pour moi donner la parole à la jeune Tsigane du Journal d’un disparu, c’est proposer de se laisser surprendre par les résonnances croisées entre les deux œuvres, c’est vibrer à la découverte de poèmes magnifiques célébrant la liberté, sublimant la forêt et le lien à la nature si cher à Janacek comme au peuple Rrom.
«Terre, ô mes forêts !
Je suis ta fille.
Les forêts chantent, la terre chante,
et nous composons avec la rivière,
le chant rromani»
«Tombent, tombent les feuilles
sur les genoux des filles.
Les filles tsiganes, pauvres,
belles comme des myrtilles,
les dents blanches comme de vraies perles,
avec dans leurs yeux l’éclat du feu doré,
portent maintenant des boucles en feuille
comme des boucles en or pur.»
«Je suis tsigane,
et la nuit noire est ma sœur la plus naturelle !»
Par là même c’est aussi faire entendre le rromani non comme langue d’une minorité dérangeante mais comme langue de création poétique, à l’instar des autres langues que l’on entendra dans ce spectacle. Une démarche que ne n’aurait sans doute pas reniée Janacek, lui qui fut si engagé dans la défense de la langue tchèque et n’eut de cesse de mettre en avant sa langue maternelle, le dialecte morave dans lequel est écrit le Journal d’un disparu.
«Les mélodies du parler» des langues européennes
Leos Janacek parcourait les campagnes et notait sur un carnet les «motifs» du langage parlé, tchèque ou morave. Dans un entretien en 1928, il déclare : «pour moi, la musique telle qu’elle sort des instruments, des partitions – qu’il s’agisse de Beethoven ou d’un autre – contient peu de vérité. C’est sans doute que – c’était un peu étrange, vous savez – il arrivait, quand quelqu’un me parlait, que je ne comprenne pas ses mots, juste leur cadence mélodique ! Je savais tout de suite ce qui se passait en lui : je savais ce qu’il ressentait, s’il mentait, s’il était troublé, et pendant que cet homme me parlait – il pouvait s’agir d’une conversation banale – je sentais par exemple, j’entendais qu’au fond de son âme, il pleurait. Les sons, les cadences mélodiques du parler des gens, de tous les êtres vivants d’ailleurs, contenaient pour moi la vérité la plus profonde. Et, voyez-vous, c’était mon besoin vital. Tout mon corps avait à travailler – c’était autre chose que les doigts sur le clavier. Je collecte les mélodies du parler depuis 1879 – j’en ai compilé une littérature énorme – vous savez, ce sont mes fenêtres dans l’âme et ce que je voudrais souligner, c’est que cela a une grande importance précisément pour la musique dramatique.»
C’est ainsi que s’est nourrie l’œuvre si singulière de Janacek, et ainsi que nous voulons mêler ici à la langue morave du Journal d’un disparu :
- le français, langue où nous nous parlons aujourd’hui, langue de ceux qui font ce spectacle et de ceux qui l’écoutent, langue qui nous permettra de porter le sens d’une façon directe, sans passer par des sous-titres.
- le rromani, langue des poètes Rroms, langue de Zefka, la belle Tsigane de Janacek, que nous voulons faire découvrir et entendre ici comme une langue de culture. Influencée par les divers parlers des populations qu’elle a traversées, elle dérive du sanskrit et possède des éléments de base en commun avec l’hindi, le nepali, le panjabi et autres langues du nord de l’Inde.
«E rromani ćhib si ćhib e jagaqi thaj e balvalaqi
Voj si e khamesqo disŏpen, e ruvesqo thomupen.»
«La langue rromani est langue de feu et de vent
elle est le soleil levant et le hurlement du loup.»
Rajko Djuric
Il s’agira pour le jeune pianiste Ienissei Ramic et moi, dans un travail de tisseurs, de mêler, d’entrecroiser ces mélodies du parler, de coudre ensemble musique et poésie pour créer cette prise de parole à plusieurs voix et donner à entendre, aujourd’hui, notre Journal d’un disparu.
En proposant dans chaque lieu à des ensembles vocaux amateurs de venir chanter le chœur de voix de femmes, nous développer ce principe de voix multiples, en l’inscrivant au cœur de la cité. Assis autour du plateau dans une semi-pénombre, assistant à l’action comme un reflet des spectateurs, comme un relais de leur regard et de leur parole, ce chœur forme une image du collectif qu’il nous semble nécessaire de remobiliser symboliquement, sur des questions aussi fondamentales que l’ouverture à l’autre et l’émancipation.
Mémoire incandescente
Pour faire ressurgir la voix de Papusza, pour évoquer la passion qui sous-tend le Journal d’un disparu, nous envisageons d’utiliser comme seul élément de décor l’ossature d’une caravane calcinée, découpant l’espace de ses lignes fines. Une référence à un rituel pratiqué chez les Rroms, consistant à faire brûler la caravane d’un défunt - et à la saisissante série Feu du photographe Mathieu Pernot, qui mettait en scène ce rituel pour son exposition La Traversée à la Galerie Nationale du Jeu de Paume en 2013.
Les corps des chanteurs et du pianiste y évolueront, tous acteurs, embrasés par une lumière sculptée de l’incandescence à l’éblouissement. Un cadre propre, nous l’espérons, à faire surgir les fantômes des disparus.
1 Pascal Quignard, la Nuit sexuelle, ed. Flammarion
2 JP Liégeois, Rroms et Tsiganes, ed. la Découverte
Dates
6 février 2016 | 20:45 | La Barbacane / Beynes |
30 - 31 mars 2016 | mercredi 30 mars à 19:30 - jeudi 31 mars à 19:30 | La Pop / Paris |
1er octobre 2016 | samedi 01 octobre à 20:30 à la Ferme d'Avrainville - Fesival d'Île-de-France | Festival d'Île-de-France / Ferme d'Avrainville / Avrainville |
23 novembre 2016 | mercredi 23 novembre à 18:30 | Théâtre d'Etampes / Etampes |
24 - 25 novembre 2016 | jeudi 24 novembre à 18:30, vendredi 25 novembre à 18:30 | Arcal, studio des Pyrénées / Paris |
22 avril 2017 | samedi 22 avril sous l'ancienne halle de Méréville à 20:30 avec la CAESE | Halle de Méréville / Méréville |
Ressources
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- Conte de liberté / Journal d'un Disparu - Dossier de diffusion 2018-19