Verlaine – mélodies ou La Fureur d’aimer

Forme légère musicale et théâtrale
Verlaine mis en musique de Fauré à Ferré
Mélodies de Claude Debussy, Gabriel Fauré, Léo Ferré, Reynaldo Hahn, Oscar Strasnoy
Textes de Paul Verlaine

Conception et mise en jeu : Christian Gangneron

Présentation

Léo Ferré dans la préface à une édition de poèmes de Verlaine écrivait :
« ce livre que tu as entre les mains, lecteur, est une magie.
Il a été écrit par un
poète nommé Verlaine et dont il doit peu t’importer qu’il ait été ceci, cela, qu’il ait vécu ici ou là, qu’il ait ri, qu’il ait pleuré, qu’il ait grogné. Un poète, en définitive,
ça grogne, et voilà qui dérange les « bonnes âmes ».
Dans les grognements des poè
tes, comme dans ceux des chiens, il passe un peu de cette innocence qui remet en question notre condition d’homme, car, à la vérité, les poètes ne sont pas des hommes. Des anges ?… Pourquoi pas ? »

La Fureur d’aimer propose une forme originale de récital : un pianiste, deux chanteurs
(une soprano, un baryton) et un comédien pour mettre en jeu des poèmes, des mélodies
que ces poèmes ont inspirés ainsi que des extraits de textes auto-biographiques. Avec les ressources de l’espace, de la lumière, du jeu, tenter comme un portrait rêvé du poète,
comme un auto-portrait imaginaire.
C’était un barbare, un sauvage, un enfant…
Seulement, cet enfant a une musique dans l’âme, et à certains jours, il entend des voix que nul avant lui n’avait entendues…
(J Lemaitre).

Ce travail, en théâtralisant un récital, n’a d’autre ambition que de se mettre à l’écoute de
ces voix, de rendre sensible cette «justesse d’ouie» que Mallarmé louait chez Verlaine.

Distribution

Une création de l’Arcal, cie nationale de théâtre lyrique et musical


conception et mise en jeu : Christian Gangneron
lumières : Pierre Haderer

Soprano : Claudine Le Coz
Baryton : Jean-Baptiste Dumora
Comédien : Samuel Faccioli
Pianiste : Laurence Bayerhofer / Stéphane Petitjean

Disponibilité

Historique
Spectacle créé le 5 octobre 2001 à La Motte-Tilly (Aube)
2001-2002 : 6 représentations
Charleville, Reims, Chaumont, La Chapelle-Saint-Luc, Floing
2002-2003 : 4 représentations
Ivry, Metz, Vitry le François

Production
Arcal en résidence au Grand Théâtre de Reims
Coproduction
Akadêmia

Intention




Revenir au texte, à la lecture, à l'écoute du texte. Retrouver dans une mélodie, le geste, l'attitude, le désir d'un compositeur face à un texte - Fauré, Debussy, puis Reynaldo Hahn et Léo Ferré, aujourd'hui Oscar Strasnoy : lecteurs de Verlaine ; et pour mieux apprécier la singularité de chacune de ces lectures, chanteurs, comédien, pianiste et metteur en scène, nous faire à notre tour lecteurs.

Verlaine nous guide, il nous propose une manière de nous y prendre - "Laissons-nous persuader".

C'est tout un art de se laisser persuader - un "art poétique"- quand il ne s'agit plus de persuasion rhétorique, quand on a accepté de "tordre son cou" à l'éloquence.

Car nous voulons la Nuance encor,

Pas la couleur, rien que la nuance.

Écouter un poème s'écrire, au fil de la sensation, au fil du rêve ; suivre sa ligne d'erre. " Ferme tes yeux à demi" : se méfier de la vue, le plus intellectuel de nos sens ; compter plutôt sur l'odorat, le toucher, l'ouïe.

Mallarmé aimait chez Verlaine la "justesse d'ouïe".


Loin d'être le refus de penser, c'est le choix d'une pensée qui ne soit pas coupée des sensations et des rêves, qui se conjugue à la première personne. Très souvent les poèmes, toujours la prose de Verlaine dit je et très vite donne du tu, dialogue, interpelle. "cette âme...cette plainte...c'est la nôtre, dis, n'est-ce-pas ? La mienne, dis, et la tienne..."

Un des enjeux de son alchimie, toute musicale, c'est précisément d'expérimenter la porosité de ce je et de ce tu, le flou de leurs contours, comment ils se démultiplient, comment ils s'intervertissent, se fondent, se confondent ; comment ils ne laissent pas d'être "un problème", mais cette fois on ne dira pas "hélas" puisque cela nous vaut cette musique... ces musiques.


Christian Gangneron



Dates

Ressources

Textes et mélodies du spectacle :

C’est l’extase langoureuse... - Romances sans paroles, Claude Debussy / Et tout alla cahin-caha... - Confessions / Green - Romances sans paroles, Claude Debussy / Green - Romances sans paroles, Gabriel Fauré / Ce soir, je m’étais penché sur ton sommeil... - Jadis et naguère / L’ombre des arbres... - Romances sans paroles, Claude Debussy / Child Wife - Romances sans paroles / Spleen - Romances sans paroles, Claude Debussy / Prison - Sagesse, Gabriel Fauré / Réversibilités - Parallèlement / Halte-là monsieur l’auteur... - Les Mémoires d’un veuf / Lucien Létinois - Amour, Léo Ferré / Ame, te souvient-il... - Amour, Léo Ferré / Mille et tre - Hombres / Ce fut du propre !... - Jadis et naguère / J’ai la fureur d’aimer... - Amour, Oscar Strasnoy CREATION / Peut-être un jour... - Proses / Colloque sentimental - Fêtes galantes, Claude Debussy / Je suis né à Metz... - Confessions / Mon rêve familier - Poèmes saturniens, Léo Férré / Ma cousine Elisa... - Amour / Ah! vous voilà, monsieur Verlaine... - Confessions / Chanson d'automne - Poèmes saturniens / En sourdine - Fêtes Galantes, Gabriel Fauré / Mandoline - Fêtes Galantes, Reynaldo Hahn / Les indolents - Fêtes Galantes / Clair de lune - Fêtes Galantes, Gabriel Fauré / L'amour par terre - Fêtes Galantes / Un jour, je vis... - Confessions / L’heure exquise - La bonne Chanson, Reynaldo Hahn / Consentez-vous à prendre pour épouse... - Confessions / N’est-ce pas ? - La bonne Chanson, Gabriel Fauré / J’ai presque peur en vérité - La bonne Chanson, Gabriel Fauré / Mesdames, Messieurs - Proses / Il pleure dans mon cœur - Romances sans paroles, Claude Debussy.

Ateliers et rencontres autour du spectacle

Dès l'origine, l'Arcal a choisi, en accompagnement à ses productions d'opéras, de mener une véritable politique d'action culturelle dans le domaine lyrique. Dès que la décision de créer un opéra est prise, l'équipe de l'Arcal réfléchit avec le metteur en scène, le compositeur, les artistes et les techniciens au contenu des ateliers et des actions qui seront mis en place autour du spectacle. Pensés comme complémentaires, les angles d'approche sont très divers.
  • Impromptu Deux chanteurs, un comédien et un pianiste se proposent de surprendre le quotidien du public en intervenant à l'improviste dans les lieux qui lui sont familiers : bibliothèque, lieu culturel, mais aussi lieu de travail, café, restaurant... Intervenant(s) : 4 personnes Durée : 20 minutes Matériel : aucun
  • Atelier de prosodie et de poésie En s'appuyant sur des textes issus du spectacle, poser le problème de la lecture du poème selon deux axes : lire un poème, c'est à la fois le dire et le comprendre. Initiation aux règles fondamentales de la prosodie en attirant l'attention des élèves sur la signification portée par la forme du poème. Intervenant(s) : Christian Gangneron, metteur en scène Durée : 1h30 ou 2h00 Matériel : aucun
  • Atelier autour de la mélodie française À partir d'un poème de Verlaine mis en musique par plusieurs compositeurs, écoute et analyse des différents rapports texte/musique, mise en évidence des choix réa- lisés par le compositeur qui dévoile ainsi sa compréhension, sa lecture du poème. Intervenant(s) : Xavier Ricard Durée : 2h00 Matériel : un lecteur de CD