Opéra baroque
Musique de Reinhard Keiser (Hambourg, 1711-1730)
Livret de Lukas von Bostel
Mise en scène Benoit Benichou
Direction musicale & violon Johannes Pramsohler
& Ensemble Diderot
photo : Julien Benhamou
Présentation
Très véridique histoire sur l’inconstance de la fortune et des honneurs du monde :
Gloire, chute et grâce de Crésus
Après le succès de Didon & Enée, l’équipe Johannes Pramsohler – Benoît Benichou se reforme pour faire découvrir un joyau du répertoire baroque en première française scénique.
Une œuvre éblouissante
Au carrefour des 17e et 18e siècles, cet opéra débordant d’énergie et de théâtralité joint une verve vocale à l’italienne à une orchestration à l’allemande, extraordinaire de richesse et de couleurs avec des airs sublimes à instrument concertant.
Avec une galerie de personnages hauts en couleurs, guerriers, philosophes, traitres, amoureux ou serviteurs impertinents et truculents, l’œuvre mêle comme l’opéra vénitien le populaire au savant, où l’humour vient contrebalancer l’héroïsme et interroge sur le sens de l’activité humaine. Les duos, quatuors, airs, brillants ou parodiques, guerriers ou tendres, regorgent d’inventivité loin des opéras seria à la forme figée d’air unique à da capo.
Cette liberté créative n’est pas sans rappeler la République Sérénissime de Venise, ville indépendante de marchands comme Hambourg où le premier opéra « du marché aux oies » construit en 1678, est destiné au public payant, sur le modèle des opéras vénitiens créés en 1637, et non réservé à la Cour, laissant plus d’espace à la critique sociale.
Reinhard Keiser jouissait en ce début du 18e siècle de la réputation du plus grand compositeur d’opéra au monde : présenter ce joyau au public français permettra de redécouvrir ce compositeur dont la philosophie résonne de façon étonnamment proche de notre sensibilité d’aujourd’hui.
Synopsis
Riche comme Crésus… Toucher le Pactole…
Ces expressions sont passées dans le langage populaire, mais le personnage historique de Crésus est bien réel, roi de Lydie (en Turquie aujourd’hui), célèbre pour son immense fortune amassée grâce au fleuve Pactole riche en or.
Devant sa vantardise, le philosophe grec Solon lui souffle que la gloire et la fortune ne suffisent pas à rendre un homme heureux et peuvent vaciller en un instant.
Mais il faudra de dures épreuves pour que le roi comprenne son erreur. Pendant la guerre avec Cyrus puis sa défaite et sa captivité, son fils Atys, muet de naissance, et considéré comme incapable de régner, va pouvoir faire éclore ses talents : il recouvrera la parole, déjouera la traîtrise d’un des princes, conseillera le gouverneur pour les négociations avec Cyrus et s’attirera l’amour fidèle d’une princesse réfugiée.
Au moment d’allumer le bucher de Crésus condamné, Cyrus sera frappé par les paroles de Solon et graciera son prisonnier.
Distribution
CRÉSUS
(titre en allemand : Crœsus)
Opéra baroque (Hambourg, 1711-1730)
Musique : Reinhard Keiser
Texte : Lukas von Bostel
Une création de l'Arcal, cie nationale de théâtre lyrique et musical
Direction artistique : Catherine Kollen
direction musicale et violon : Johannes Pramsohler
mise en scène : Benoît Benichou
mouvement : Anne Lopez
scénographie : Amélie Kiritzé-Topor
costumes : Bruno Fatalot
lumières : Mathieu Cabanes
coiffure / maquillage : Véronique Soulier Nguyen
chef assistant : Benoît Babel
chef de chant : Philippe Grisvard
édition originale de la partition pour la production : Brian Clark
(d'après le manuscrit de la Bibliothèque Jagellone de Cracovie (Pologne)
Ramiro Maturana, baryton : Crésus, roi de Lydie
Andriy Gnatiuk, baryton-basse : Cyrus, roi de Perse
Inès Berlet, mezzo-soprano : Atys, fils de Crésus
Yun Jung Choi, soprano : Elmira, princesse mède, sa bien-aimée
Wolfgang Resch, baryton : Orsanes, prince lydien
Jorge Navarro Colorado, ténor : Eliates, prince lydien
Marion Grange, soprano : Clérida, princesse lydienne
Benoît Rameau, ténor : Solon / Halimacus, philosophe grec
Charlie Guillemin, ténor : Elcius, servant
Ensemble Diderot - direction & violon Johannes Pramsohler
Roldan Bernabé-Carrion (violon solo), Johannes Pramsohler, Izleh Henry, Giorgia Simbula (violons 1)
Mario Konaka, Simone Pirri, Naomi Dumas, Louise Ayrton (violons 2)
Alexandre Baldo, Emily Deans, Yuna Lee (altos)
Gulrim Choï (violoncelle continuo), Cécile Vérolles (violoncelle)
François Leyrit (contrebasse)
Georges Barthel (flûte traversière)
Jon Olaberria, Katharina Andres, (hautbois / flûtes à bec / chalumeaux)
Diane Mugot (basson)
Alejandro Sandler, Mauricio Ahumada, Antoine Azuelos, (trompettes)
Laurent Sauron (timbales les 30/9, 6, 8, 10, 15, 16/10 et 15, 16/4) ou Morgan Laplace Mermoud (timbales les 2, 3/10)
Philippe Grisvard (clavecin continuo les 30/9, 6,8,10/10) ou Benoît Babel (clavecin continuo les 2, 3, 15, 16/10 et 15, 16/4)
Equipe technique Arcal
Patrick Naillet (régie générale), Eric Lacourt (Théâtre de l’Athénée) ou Gaspard Juan (régie lumière/vidéo), Tristan Mengin (régie plateau), Florence Beillacou (régie orchestre & surtitrage), Elisa Provin (maquillage), Virginie Lacaille (coiffage)
Disponibilité
contacter Catherine Kollen ou Laurence Lévi à l'Arcal
Public
Opéra chanté en allemand, surtitré en français
Durée: 3h entracte inclus
Public visé :
-adultes
-en famille à partir de 9 ans
-scolaires : collèges, lycées / CM2 uniquement avec préparation
Premiers éléments techniques
Avec fosse ou fausse fosse pour 21 musiciens (dont clavecin et timbales)
Montage en 5 services – début à J-1 / voir si prémontage lumière à J-2
Démontage à l’issue de la représentation
39 personnes en tournée
Production
Arcal, compagnie nationale de théâtre lyrique et musical
Coproduction
Athénée Théâtre Louis-Jouvet
Centre des Bords de Marne | Le Perreux-sur-Marne
Théâtre du Minotaure - salle Berlioz (Béziers)
Partenaires artistiques
Ensemble Diderot
Soutien
Spedidam
LA SPEDIDAM est une société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes interprètes en matière d’enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrée
Soutiens institutionnels Arcal
Drac Ile-de-France - Ministère de la Culture et de la Communication, Région Île-de-France, Ville de Paris
Soutiens annuels Arcal
Départements de l’Essonne, du Val d’Oise, des Yvelines
Soutiens Ensemble Ensemble Diderot
La Caisse des dépôts et consignations, mécène principal de l’Ensemble Diderot.
L’Ensemble Diderot, en résidence au « Euregio Kulturzentrum Gustav Mahler à Toblach, bénéficie en outre de l’aide à la structuration du Ministère de la culture – DRAC Ile-de-France.
L’Ensemble Diderot est également soutenu par la Fondation Orange et reçoit le soutien ponctuel de l’ADAMI, la SPEDIDAM et le Bureau Export
Intention
Note d’intention, par Benoît Bénichou
« L’ennemi est dominé par les loisirs et la luxure … »
(Cyrus - Acte 1)
Croesus et Cyrus se battent pour la même chose , l’or, l’argent… seul compte le mot « fortune ». Posséder, posséder encore …
Se complaire dans l’argent sans se soucier du reste.
Il n’est jamais question de bonheur d’un peuple, il n’est jamais question de se battre contre l’ennemi pour assurer à son peuple des jours meilleurs mais simplement posséder la fortune de l’autre …
Il y a dans cette pièce un rapport à la superficialité. Elcius ne pense qu’à vendre des maquillages pour «rajeunir les vieilles» et du tabac «pour être à la mode»…
Elmira, Clerida, Atis, Orsanes, Eliates sont obnubilés par leurs quêtes amoureuses alors que le pays est en guerre …
Douce alternative,…
On peut voir comment ce texte du 18e siècle résonne fortement aujourd’hui, comment la course au pouvoir et les intérêts financiers sont les préoccupations principales dans cette société superficielle. Un huis clos révélateur, un miroir tendu vers nous-mêmes.
Y aurait-il un espoir dans cette société pervertie et égoïste ? L’amour d’Atys et Elmira ? Qu’en dire lorsque cette dernière associe son amour au Prince Atys avec l’ambition de devenir Reine un jour… Est ce vraiment de l’amour ? Est-ce seulement intéressé … ?
Le conflit est aussi un élément omniprésent dans cette œuvre… Conflit guerrier, conflit amoureux, conflit intérieur, conflit avec l’autre ou soi même …
Chacun découvre son vrai visage dès lors qu’il est en conflit.
La lumière et les ombres
Personnage à part entière, la lumière joue avec les contrastes, les ombres, modifie l’espace, l’annule, le fait apparaitre, le dynamise, le découpe.
Une scénographie de Terre et d’Or …
La terre est la substance universelle, le chaos primordial. Elle donne et reprend la vie. Elle est symbole de régénération mais également destructrice en réclamant les morts dont elle se nourrit.
La surface plane de la terre représente également l’homme en tant qu’être conscient ; le monde souterrain, avec ses démons et ses monstres ou divinités malveillantes. La terre devient le symbole du conscient et de sa situation conflictuelle, symbole du désir terrestre et de ses possibilités de sublimation et de pervertissement. Elle est l’arène des conflits de la conscience dans l’être humain.
L’or est le métal parfait… Il a l’éclat de la lumière, il est solaire et royal. L’Or/Lumière est le symbole de la connaissance. Ni ne se rouille, ni ne se souille, il est le socle du savoir, le trône de la sagesse. Mais si vous confondez le socle et la sagesse, il tombe sur vous et vous écrase. Il procure le bonheur, si il est bien utilisé, sinon il précipite la perte de son propriétaire … L’or est un trésor ambivalent. Si l’Or métal est un symbole solaire, l’Or monnaie est un symbole de pervertissement et d’exaltation impure des désirs, une matérialisation du spirituel et de l’esthétique, une dégradation de l’immortel en mortel.
Une scénographie de Terre et d’Or … Une cube d’or émergeant de la terre. Ce métal parfait cherche à éclairer nos ténèbres.
Note d’intention, par Johannes Pramsohler
Croesus représente un sommet du style très spécifique de l’opéra baroque de Hambourg. Inspiré directement de l’opéra vénitien, il alterne, avec une remarquable efficacité dramaturgique, des scènes sérieuses et des scènes burlesques. L’idée était de défendre un art ouvert à tous en mêlant, sans aucun ménagement, les genres nobles et populaires. Dans Croesus, on voit même le pouvoir absolu tourné en dérision.
La complexité de ce livret, mettant en scène de nombreux personnages très contrastés tant vocalement que dramatiquement - du bouffon Elcius au traître Orsanes, en passant par la noble princesse Elmira, gratifiée d’airs superbes - donne à Keiser l’occasion de déployer des trésors d’imagination et d’inventivité. Il nous offre une partition merveilleusement contrastée, véritable patchwork de genres et de styles musicaux.
Les différents statuts sociaux des personnages et leur caractérisation musicale donnent lieu à une impressionnante variété de styles et d’écritures.
En tant que musicien défendant une approche historique de la pratique, c’est surtout l’aspect intemporel de cette musique qui me fascine. Avec l’Ensemble Diderot, nous partons de la deuxième version, datant de 1730 et en proposons une nouvelle édition à partir du manuscrit original. Le respect du texte est pour moi la clef d’une compréhension moderne de cette partition fascinante et si intelligemment construite.
Keiser montre dans les mélodies, l’instrumentation et la vivacité d’écriture, un talent égal à celui de Haendel – voire peut-être même plus aventureux. Les idées sont présentées sans détour et aucun air ne se ressemble. L’œuvre présente un très grand nombre d’airs assez courts, donnant ainsi l’impression d’une composition faite d’une seule traite.
En fusionnant et en réduisant quelques rôles, nous donnerons à tous les solistes une partie presque égale, aidant à densifier l’action. Les caractères deviennent ainsi encore plus complexes et intéressants : en devenant un traître, Elcius développe une nouvelle facette à un rôle purement bouffon, tout comme Clerida qui chante aussi la vieille et lubrique nourrice Trigesta ou encore le sage philosophe Solon, qui en chantant également les airs de Halimacus, devient un personnage plus actif au sein de l’action.
L’orchestre est extrêmement coloré et moderne pour son temps avec des zuffolos – sorte de flûte à bec sopranino, hautbois, flûtes traversières, trompettes, chalumeaux.
Dates
30 septembre 2020 | mercredi 30 septembre 2020 à 20:00 | Athénée - Théâtre Louis Jouvet / Paris |
2 octobre 2020 | vendredi 2 octobre à 20:00 | Athénée - Théâtre Louis Jouvet / Paris |
3 octobre 2020 | samedi 3 octobre 2020 à 20:00 | Athénée - Théâtre Louis Jouvet / Paris |
6 octobre 2020 | mardi 6 octobre à 19:00 | Athénée - Théâtre Louis Jouvet / Paris |
8 octobre 2020 | jeudi 8 octobre à 20:00 | Athénée - Théâtre Louis Jouvet / Paris |
10 octobre 2020 | samedi 10 octobre 2020 à 20:00 | Athénée - Théâtre Louis Jouvet / Paris |
15 octobre 2020 | jeudi 15 octobre 2020 à 20:30 | Centre des Bords de Marne / Le Perreux-sur-Marne |
16 octobre 2020 | vendredi 16 octobre 2020 à 20:30 | Centre des Bords de Marne / Le Perreux-sur-Marne |
15 avril 2021 | jeudi 15 avril 2021 à 20:00 (scolaire) | Théâtre Roger Barat / Herblay |
16 avril 2021 | vendredi 16 avril 2021 à 20:00 | Théâtre Roger Barat / Herblay |
Ressources
- Crésus - Programme de salle
- Crésus - Dossier de diffusion