Opéra de chambre / fabrique de film composite + transmédia
Musique et texte de Leos Janacek (Brno, 1924)
d’après Rudolf Tesnohlidek
Mise en scène et réalisation Louise Moaty
Direction musicale Laurent Cuniot
& TM+ ensemble orchestral de musique d'aujourd'hui
Spectacle récompensé par le prix de «Meilleurs créateurs d’éléments scéniques »
décerné en juin 2016 par l’Association professionnelle de la Critique deThéâtre
Venez découvrir notre Site dédié à La Petite Renarde Rusée
Présentation
Une fable de désir et de liberté
Opéra panthéiste, chef d’œuvre de couleurs, de subtilités mélodiques et de polyrythmie, de liberté créatrice, de force originale, cette œuvre s’adresse autant aux adultes qu’aux enfants : à l’instar du garde-chasse dont la forêt pleine de poésie et de vigueur est le refuge, tous les personnages sont fascinés par la liberté et le désir, incarnés par une femme, que ce soit Terynka ou la Renarde (qui s’amuse à brouiller les pistes dans les vapeurs de l’alcool et des rêves).
C’est cette émancipation de cette femme-renarde, capturée par l’homme, enfant, puis femme, qui choisit la liberté au prix de sa vie, que nous suivons au fil des saisons, dans un grand cycle de la Nature.
Ces thèmes de la liberté, de la nature, du désir, traversent l’œuvre de Janacek de 1915 à sa mort, où, grâce à son amour hors conventions pour une jeune femme mariée de 32 ans, il trouve une seconde jeunesse créatrice à 70 ans, produisant des œuvres éblouissantes.
Pour rendre justice à ce chef d’œuvre du 20e siècle, nous associons les musiciens virtuoses de l’ensemble TM+, dirigés par leur chef Laurent Cuniot – précédemment diable de notre Histoire du Soldat– à Louise Moaty, qui a mis en scène une autre œuvre tchèque avec l’Arcal, L’Empereur d’Atlantis.
Inspirée par l’aspect graphique à l’origine de l’opéra, Louise Moaty propose de suivre cette fable à travers le tournage et montage en direct d’un film composite, mêlant chanteurs et marionnettes, vidéo, peintures et théâtre d’objet, et faisant participer un chœur amateur dans chaque lieu, pour célébrer les noces du renard et de la renarde au milieu des spectateurs.
C’est également ce thème de la liberté et du désir que nous choisirons d’explorer avec Louise dans une petite forme pour les zones rurales, Conte de la Liberté/Journal d’un disparu, travaillant à partir du Journal d’un disparu de Janacek où se retrouve la figure de la femme libre, tzigane, qui attire irrésistiblement un jeune homme qui finit par s’enfuir avec elle de son village. Un travail de collecte d’expressions artistiques autour de la liberté et du désir nourrira ce travail, où se mêlent des poèmes en rromani de la grande poétesse rrom Papusza.
Distribution
Une création de l'Arcal, cie nationale de théâtre lyrique et musical
en collaboration avec TM+ ensemble orchestral de musique d'aujourd'hui
Direction artistique : Arcal - Catherine Kollen
Direction musicale : Laurent Cuniot
Orchestre : TM+ ensemble orchestral de musique d’aujourd’hui
Mise en scène : Louise Moaty
Conception vidéo et conseil : Benoît Labourdette
Collaboration scénographie et costumes : Adeline Caron & Marie Hervé
Lumière : Nathalie Perrier
Maquillage : Elisa Provin
Conseil musical et linguistique : Irène Kudela
Chef de chant : Nicolas Jortie
Collaboration à la mise en scène : Florence Beillacou
Construction du décor et régie générale : Stéphane Holvêque
Fabrication des marionnettes : Marie Hervé
Fabrication des costumes et accessoires : Julia Brochier et Louise Bentkowski
Conception et régie vidéo : Philippe André
Conception vidéo et direction technique : Nicolas Roger
avec
Noriko Urata, soprano : Renarde
Caroline Meng, soprano : Grillon, Coq, Renard
Laurent Bourdeaux, baryton : Garde-Chasse, un animal de la forêt
Philippe Cantor, basse : Blaireau, Curé, Harasta (Le Vagabond)
Sylvia Vadimova, mezzo-soprano : Lapak (Le Chien), une poule, Aubergiste, Pic-vert, un animal de la forêt, un renardeau
Françoise Masset, mezzo-soprano : Femme du Garde-Chasse, une poule, Chouette, un animal de la forêt, un renardeau
Paul Gaugler, ténor : Moustique, Instituteur, un animal de la forêt
Sophie-Nouchka Wemel, soprano : Crapaud, Frantik, Geai, une poule, un animal de la forêt, un renardeau
Joanna Malewski, soprano : Sauterelle, Pepik, Poule Huppée, un animal de la forêt, un renardeau
version réorchestrée à 16 musiciens par Jonathan Dove - éditions Universal
TM+ ensemble orchestral de musique d’aujourd’hui – direction Laurent Cuniot
16 musiciens - Gille Burgos (flûte), Jean-Pierre Arnaud (hautbois), Franck Scalisi (clarinette), Yannick Mariller (basson/contrebasson), Eric Du Faÿ (cor 1), Christophe Struzynski (cor 2), André Feydy (trompette), Olivier Devaure (trombone), Gianny Pizzolato (percussions), Anne Ricquebourg (harpe 1), Audrey Perrin (harpe 2), Noëmi Schindler (violon 1), Dorothée Nodé Langlois (violon 2), Marion Plard (alto), Florian Lauridon (violoncelle), Antoine Sobzack (contrebasse)
Equipe technique Arcal
Nicolas Roger (directeur technique), Stéphane Holvêque (régie générale), Damien Valade (régie lumière), Philippe André (régisseur vidéo), Elisa Provin (habillage – maquillage), Laure Martigne (régie d’orchestre - surtitrage)

Disponibilité
Création du spectacle les 15 & 16 janvier 2016 à la Maison de la Musique de Nanterre
Tournées 2015-16 & 2016-17 : voir l'onglet "Dates" ou l'Agenda.
Disponible en mars-avril 2019
Avec l'aide à production d'ARCADI Île-de-France
Public
Opéra chanté en tchèque, surtitré en français
Durée: ± 1h35 sans entracte
Participation d'un chœur amateur
Projet transmédia, série d'actions pour le public avant, pendant et après le spectacle
Public visé :
-adultes
-en famille à partir de 9 ans
-scolaires : collèges, lycées / CM1 et CM2 uniquement avec préparation
Spécificités techniques
Spectacle avec fosse (chef et 16 musiciens, dont 2 harpes et percussions)
Montage la veille et le jour de la représentation (5 services de montage)
Démontage à l’issue de la représentation
Fiche technique La Petite Renarde rusée
34 personnes en tournée
Production
Arcal, compagnie nationale de théâtre lyrique et musical
Coproduction
TM+ ensemble orchestral de musique d’aujourd’hui
Maison de la Musique de Nanterre
Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Scène nationale
Les 2 Scènes – Scène nationale de Besançon
Théâtre d'Etampes
Soutien
Arcadi Île-de-France
Fondation Orange
DICRéAM
Intention
par Louise Moaty, metteur en scène

«J’écoute les oiseaux chanter. Je m’émerveille de rencontrer des milliers et milliers de phénomènes de rythme dans le monde de la lumière, dans celui des couleurs, dans celui des corps, et ma musique reste jeune au contact de l’éternelle jeunesse rythmique de la nature éternellement jeune.»
Peut-on trouver meilleure introduction à La Petite Renarde rusée que cette phrase écrite par Leos Janacek en 1926, alors qu’arrivant au terme de sa vie il arpente encore la forêt, étudiant la faune, notant des chants d’oiseaux, puisant dans cette matière l’expression brute de la vie et du désir qu’il inscrit à la source même de sa musique ?
«Quelqu’un affirmait devant moi que seul le son pur signifiait quelque chose en musique. Eh bien moi, je dis que ce son pur ne signifie rien du tout, tant qu’il ne prend pas son origine dans la vie, dans le sang», écrit-il à Max Brod en 1924.
La Petite renarde rusée semble une ode à ce monde vibrant de la nature, univers cyclique, infini de sensations visuelles et sonores que Janacek déploie comme un peintre à la palette protéiforme : sonorités impressionnistes développées dans de longs intermèdes orchestraux ou au contraire motifs brefs, très imagés, semblant des vignettes illustrées. Présence d’éléments folkloriques, travail approfondi sur la musique du langage parlé et les spécificités rythmiques de la langue tchèque, créant une ligne de chant unique, entre arioso et récitatif... «Je me sens libre» poursuit-il en 1928, «je respire comme la nature au soleil printanier. De l’herbe fraîche partout, ici et là une fleur curieuse. Je veux seulement ressentir les vagues de la musique céleste du vent…» Question de liberté, qui est au cœur du livret de La Petite Renarde rusée, mais aussi de l’œuvre et de la vie de Janacek, et lui a permis d’inventer ce langage musical si singulier. Il compose ici un monde rêvé, lumineux, coloré, où hommes et animaux parlent la même langue, et où musique et image semblent ne faire qu’un pour susciter une nouvelle forme de merveilleux.

Un lien profond qui est présent d’ailleurs dès la genèse de l’œuvre : Janacek a écrit le livret de La Petite Renarde rusée en adaptant un feuilleton illustré paru dans le quotidien Lidove Noviny de Brno.
C’est en jouant nous-même de ce dialogue entre image et musique que nous souhaitons à notre tour donner vie à cet univers foisonnant, et plus exactement par la réalisation devant les spectateurs d’un film mêlant dessins, théâtre d’objet, et chanteurs repris en direct pour être incrustés dans l’image. Un dispositif qui s’inspire esthétiquement des procédés des débuts du cinéma et nous permet, comme avec des plaques de lanterne magique, de composer, superposer, animer en direct des images.


Nous rêvons des paysages magnifiques d’un Schiele, d’un Klimt pour mettre en forme ce véritable hymne à la nature et au cycle des saisons, dont les changements rythment la vie de la Petite Renarde à travers des pages orchestrales somptueuses et rayonnantes.
Lors des «concerts optiques» que je crée depuis 2008 dialoguent musique jouée par un soliste et images que je conçois, dessine, puis projette et anime en direct grâce à une lanterne magique. J’ai eu ainsi l’occasion d’éprouver concrètement, lors de nombreuses représentations, le bonheur partagé de cette «fabrication en direct».

Dans la continuité de ces expérimentations, je souhaite convier le public d’opéra à une véritable fabrique, à laquelle contribue toute l’équipe du spectacle présente sur le plateau dans un esprit de collectif. Des chanteurs aux régisseurs en passant par l’habilleuse, tous manipulent les caméras et tout se crée à vue : même les sous-titres sont «faits-main» et incrustés un à un dans l’image. La régie-vidéo, installée sur scène également, permet de composer en temps réel ce film tourné en plusieurs lieux à la fois : castelets miniatures, pour des fonds en cartes postales par exemple, de petites marionnettes ou des effets visuels, ou grandeur nature sur fonds noirs pour les chanteurs, installés dans des espaces délimités comme ceux du cinéma des premiers temps, auquel rend hommage Lars Von Trier dans Dogville.

La liberté à tout prix : c’est en effet la quête de Bystrouška, elle qui veut grandir sans compromettre la vérité ni perdre son regard aiguisé sur le monde, elle qui revendique sa position marginale, elle qui s’érige en féministe croqueuse de poules et qui, même mariée, mère de nombreux renardeaux, cherche à garder les clés de sa vie et de son désir.
«Et je suis redevenue un animal sauvage
La forêt me sembla plus sombre que la nuit noire
Et je me sentais libre»
Janacek dessine le parcours de son émancipation, et nous la suivrons dans le théâtre tout entier, jusque dans la fosse par exemple où se trouve le terrier du Blaireau. Ou dans la salle où les spectateurs sont invités à prendre part aux réjouissances de son mariage avec le Renard Crinière d’Or : parmi eux chantera notamment un chœur amateur préparé dans chaque lieu. C’est dans cette recherche d’expérience partagée que cette proposition s’enracine, pour mieux s’interroger ensemble : entre humain et animal, peut-on apprivoiser le désir ?

Bêtes anthropomorphes, hommes aux pensées sauvages : finalement n’est-ce pas la Petite Renarde la plus humaine de tous, elle qui questionne sans cesse son désir, qui se bat pour garder son autonomie, sa libre-pensée ? Nous suivons son parcours de femme renarde, enfant dont le premier mot est «maman», adolescente découvrant le désir, gagnant son indépendance, jeune femme amoureuse, mère enfin d’une nombreuse portée, puis rencontrant brutalement la mort. C’est le prix qu’elle est prête à payer pour sa liberté. Mais c’est aussi, par l’apparition finale d’une nouvelle petite renarde que le Garde-chasse ne parvient pas à capturer, le symbole de la renaissance du printemps dans le cycle des saisons.
Dates
15 - 16 janvier 2016 | vendredi 15 janvier à 20:30 et samedi 16 janvier à 20:30 | Maison de la Musique de Nanterre / Nanterre |
19 février 2016 | vendredi 19 février à 20:30 | Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines Scène Nationale / Saint-Quentin-en-Yvelines |
26 février 2016 | vendredi 26 février à 20:30 | Opéra de Reims / Reims |
16 mars 2016 | mercredi 16 mars à 20:00 au Théâtre Ledoux | Les Deux Scènes, Scène nationale / Besançon |
14 - 15 avril 2016 | jeudi 14 avril à 20:00 et vendredi 15 avril à 20:00 | Opéra de Massy / Massy |
23 avril 2016 | samedi 23 avril à 17:00 | L'Entracte, Scène conventionnée Sablé-sur-Sarthe / Sablé-sur-Sarthe |
29 - 30 avril 2016 | vendredi 29 avril à 19:00 et samedi 30 avril à 18:00 | Les Quinconces, Grand Théâtre / Le Mans |
15 - 19 mars 2017 | mercredi 15 mars à 20:00, jeudi 16 mars à 20:00, samedi 18 mars à 20:00, dimanche 19 mars à 16:00 | Athénée - Théâtre Louis Jouvet / Paris |
26 mars 2017 | dimanche 26 mars à 16:30 | Le Figuier blanc / Argenteuil |
Ressources
- La Petite Renarde rusée - Dossier de diffusion 2018-19
- La Petite Renarde rusée - Revue de presse
- La Petite Renarde rusée - Conférence musicologique d'Irène Kudela au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines Scène nationale, février 2016
- Louise Moaty en direct après la représentation à l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet, 15 mars 2017
- La Petite Renarde rusée - Programme de salle 2016-17
- REVUE DE PRESSE
-
- TÉLÉRAMA – « Excellente surprise » article de Sophie Bourdais
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- LE FIGARO – « Ruse et virtuosité pour La Petite Renarde » article de Thierry Hillériteau
-
- OPÉRA MAGAZINE – « Un spectacle à ne surtout pas manquer ! » article de François Lehel
-
- CONCERTCLASSIC – « Délice poétique » article d'Alain Cochard
-
- LA CROIX – « Une petite renarde rusée et enchanteresse article de Bruno Serrou
-
- ODB Opéra – « Janacek aurait adoré cet univers merveilleux » article d'Elisabeth Bouillon
-
- LA VIE – « Une Petite Renarde surréaliste » article de Thierry Hillériteau
-
- WEBTHEATRE – « Retour inédit de l’adorable fripouille » article de Caroline Alexander
-
- CLASSIQUE D'AUJOURD'HUI – « La Petite Renarde [...] onirique de Louise Moaty et Laurent Cuniot » article de Bruno Serrou
-
- FORUMOPERA – « Poétique goupil » article de Laurent Bury
-
- CONCERTONET – « Rusés trucages » article de Florent Coudeyrat
-
- CONCERTCLASSIC – « Aventures et Disparitions » article de Jean-Charles Hoffelé