Argument

Joseph, le soldat, rentre chez lui en permission, avec son violon. Le Diable veut lui prendre son instrument et, face à son refus, lui propose de l’échanger contre un livre qui prédit l’avenir. Il l’invite chez lui afin de prendre quelques cours de violon. L’affaire est conclue. Quand le soldat repart, il s’aperçoit qu’il est resté non pas trois jours, mais trois ans. Entre-temps, il a tout perdu, notamment sa fiancée. Reste le livre, grâce auquel il fait fortune, mais il regrette son violon. Le soldat se remet en route et parvient dans un pays où la fille du roi est malade. Il récupère son violon et, grâce à lui, guérit la princesse et l’épouse. C’est le bonheur, mais la tentation de franchir les limites du royaume le guette…
Âme : nom féminin
– part invisible de l’homme qui subsiste après sa mort.
– petite pièce en bois reliant la table et le fond du violon et qui agit sur la qualité du son.

Distribution

mise en scène Jean-Christophe Saïs
direction musicale Laurent Cuniot
scénographie Jean Tartaroli et Jean-Christophe Saïs
costumes Bruno Fatalot
lumière Jean Tartaroli
maquillages Elisa Provin
collaborateur artistique Jérôme Ragon

avec

Serge Tranvouez, comédien : le Narrateur
Laurent Cuniot, chef d’orchestre : le Diable
Mathieu Genet, comédien : le Soldat
Raphaëlle Delaunay, danseuse : la Princesse
TM+ (7 musiciens sur scène) ensemble orchestral de musique d’aujourd’hui direction Laurent Cuniot

Production

Production déléguée Arcal
Coproduction de la création Arsud-Région Sud  Opera Nice Côte-d’Azur Opéra Grand Avignon Opéra de Marseille Opéra de Toulon Ensemble Télémaque

Une Histoire du Soldat diablement musicale par Catherine Kollen, directrice de l’Arcal

La naissance du théâtre musical du XXe siècle
L’Histoire du soldat marque la naissance du théâtre musical au XXe siècle. En 1917, année de guerre en Europe, Stravinsky et l’écrivain suisse Ramuz, inventent, à partir d’un conte populaire russe Le Déserteur et le diable, un genre nouveau, pensé pour « un petit théâtre ambulant », mêlant musique, théâtre parlé, mime et danse.
Sous les dehors bancroches d’un texte faussement innocent et d’une musique faussement populaire, celle des campagnes d’autrefois et du jazz naissant des villes, ce conte universel s’adresse aux adultes comme aux enfants. Aujourd’hui, il n’a rien perdu de sa portée, avec «l’inquiétante étrangeté » du diable, les transgressions du soldat naïf qui traîne avec lui la misère de l’errance et des guerres, autour de l’enjeu d’un violon-âme. On le sait : le diable est partout. Il est dans les détails et dans l’intervalle. Un diable ambigu, changeant, trouble. Un diable séducteur et repoussant, maître et instrument.
Stravinsky lui-même pensait la théâtralisation des instruments, présents sur scène : « ce qui me rendait cette idée particulièrement attrayante, c’est l’intérêt que présente pour le spectateur la visibilité de ces instrumentistes ayant chacun à jouer un rôle concertant. Car j’ai toujours eu horreur d’écouter la musique les yeux fermés, sans une part active de l’oeil… ». Combinés avec le théâtre et la narration, « [ces] éléments essentiels de la pièce, en étroite liaison, devaient former un tout. […] Dans notre pensée, ces trois éléments tantôt se passaient la parole alternativement, tantôt se combinaient en un ensemble. » Cette forme, parce qu’elle a cherché à se libérer de conventions et à réinventer des relations entre les arts sur de nouvelles bases, a ouvert la voie d’une exploration qui n’a cessé d’inspirer les compositeurs depuis un siècle.


Le projet de Jean-Christophe Saïs : une unité organique entre théâtre, musique et danse
Pour donner une cohérence organique à cette oeuvre, Jean-Christophe Saïs a choisi de rendre visible la place de la musique dans les enjeux dramatiques de la pièce, car c’est dans la musique que se tiennent les secrets de l’Histoire du soldat. La musique mène tous les personnages à la baguette, donne le tempo et les fait danser malgré eux. Le travail de répétition a été une véritable recherche pour tisser une unité entre le sens et la forme, donnant une nécessité à tout ce qui est sur scène. Danse, théâtre et musique sont intimement liés, avec des images fortes pour que le conte puisse parler directement à notre imaginaire : une marche qui ne mène nulle part, suspendue à la manière d’un funambule, un diable qui nous trouble subtilement pour nous séduire, un livre magique qui prédit l’avenir pour « faire de l’argent », une princesse danseuse qui ensorcelle, un soldat qui essaie désespérément d’agir sur son destin, entre naïveté et hybris.

Fiche technique

Durée 1h.
Public en famille, à partir de 8 ans
Scolaires collèges, lycées, primaires avec préparation

La presse en parle


Le Figaro•
Armelle Héliot, juin 2012

A l’Athénée (jusqu’à ce soir) l’accord magistral de l’ensemble orchestral TM +, sous la conduite de Laurent Cuniot, qui joue le Diable avec une inquiétante malice et des acteurs réunis par le metteur en scène Jean Christophe Saïs, offre à cette oeuvre grinçante, entêtante, le plus beau et le plus fascinant de ses accomplissements.


Télérama Sortir •
Judith Chaine, juin 2012

Des mises en scène de «L’Histoire du soldat», il y en a souvent. Mais des pareilles à celles-ci, non. Venez donc avec vos enfants dans cet écrin qu’est le Théâtre de l’Athénée (re)découvrir cette page de théâtre musical signée Stravinsky. Le chef d’orchestre de l’ensemble TM+, Laurent Cuniot, est le diable, tout ébouriffé en blond peroxydé, la danseuse Raphaëlle Delaunay est une princesse de rêve toute de rouge vêtue… Sur le plateau et dans les airs, cette fable vous emmène ailleurs. Une réussite du metteur en scène Jean-Christophe Saïs


Les Echos •
Philippe Chevilley
, juin 2012
Il tombe de la lune, le soldat – une lune-ballon blanc, qu’il traîne en laisse – et vole, chemine sur un fil de fer tendu entre cour et jardin.
L’orchestre tel un orphéon rageur rythme ses pas de funambule, dirigé par le diable en personne : Laurent Cuniot, chef d’orchestre et comédien du conte musical de Stravinsky. Le spectacle fluide, sans cesse en mouvement, que nous offre L’Athénée, est un petit miracle. La mise en scène inventive de Jean-Christophe Saïs, le tranchant de l’ensemble TM+ transforment « L’Histoire du soldat » en un cabaret sauvage et onirique. […]


Le Monde

Pierre Gervasoni
, 19 janvier 2011
– Musique et théâtre intimement liés dans une « Histoire du soldat » sans temps mort –

[…] Les sept instrumentistes évoluent sur le plateau pour jouer leur partition en costumes et, baladins muets, font partie intégrante de la troupe des acteurs. Leur chef, Laurent Cuniot, se trouve parmi eux, non seulement pour les diriger mais aussi pour incarner le personnage du diable.
L’idée est excellente. Elle permet à Jean-Christophe Saïs de transcender les différentes composantes de l’oeuvre (texte imagé, musique abstraite) dans une mise en scène où tout est lié avec un rare naturel.
Le soldat évolue d’abord à la manière d’un funambule sur une étroite tige métallique tendue à 3 mètres de hauteur. Il est suspendu aux cintres par un dispositif qui l’apparente à une marionnette dont les mouvements sont dictés par la musique. Avec sa lune de baudruche nouée à la ceinture, il a des airs de Pierrot que souligne aussi le fond de décor lumineux dans la manière minimaliste d’un Bob Wilson. Candide manipulé, au propre comme au figuré, devant nos yeux, le soldat très expressif de Mathieu Genet est doublement le jouet du diable-chef d’orchestre.
Avec ses cheveux en pétard, son sourire retors, ses verres teintés et sa canne à pommeau, Laurent Cuniot évoque le Docteur Folamour interprété par Peter Sellers dans le film de Stanley Kubrick. Sa prestation en diabolus ex machina est épatante, tout comme celle des membres de l’ensemble TM +, précis et raffinés. Le narrateur très suave de Serge Tranvouez et la princesse très élastique de Raphaëlle Delaunay contribuent aussi à la fluidité du spectacle. […] Il faut savoir choisir. On n’a pas le droit de tout avoir, c’est défendu, prétend la morale d’Histoire du soldat. La production de l’Arcal prouve le contraire.


Concertclassic •
Alain Cochard, mars 2011

– Un bijou de théâtre musical –
Si vous ne l’avez pas encore vue, ne ratez sous aucun prétexte l’Histoire du Soldat […]. Mise en scène par Jean-Christophe Saïs, cette production est née à l’initiative de l’Arcal. Un an après le Couronnement de Poppée mis en scène par Christophe Rauck, la compagnie dirigée par Catherine Kollen livre une nouvelle réussite; un pur bijou de théâtre musical où poésie, intelligence et sens esthétique s’allient idéalement. Le Diable est plus que jamais aux manettes dans l’Histoire du soldat selon J.C. Saïs : le metteur en scène a en effet eu l’excellente idée de confier le rôle du Malin au chef orchestre. Reste qu’il fallait un musicien-comédien capable de l’assumer… Patron de l’excellent Ensemble TM+, Laurent Cuniot est l’homme de la situation et – avec un impayable look façon Docteur Folamour – témoigne d’une maîtrise et d’une présence pour le moins étonnantes dans ce double emploi. De plus, les membres de TM+ jouent impeccablement le jeu de théâtralisation des instruments pour laquelle opte le metteur en scène. […] On prend sans hésiter le pari que cette Histoire du soldat s’inscrira parmi les deux ou trois plus belles propositions de théâtre musical de l’année. Un pur émerveillement – pour petits et grands !



Mediapart •
Jérémie Szpirglas
, janvier 2011
Une acrobatique Histoire du Soldat –
[…] Catherine Kollen […] a décidé d’imprimer un nouvel élan à [l’Arcal] vers davantage de pluridisciplinarité. Et l’Histoire du Soldat est le parfait laboratoire de cette nouvelle recherche créative. Confié aux bons soins du metteur en scène Jean-Christophe Saïs, l’ouvrage prend des couleurs inaccoutumée et pour le moins acrobatiques mais laisse toutefois à la musique son rôle essentiel dans la narration. […] Qui la maîtrise détient tout le pouvoir. Pour cela, [J-C Saïs] demande même au chef d’orchestre Laurent Cuniot […] d’incarner le Diable ! […] suivi par ses musiciens qui évoluent eux aussi sur la scène – jouant d’ailleurs souvent par coeur, voire dans le noir ! Sans, d’ailleurs, que leur jeu s’en trouve outre mesure dérangé, ce qui n’est pas le moindre tour de force de cette production. […] « Un bonheur, c’est tout le bonheur »…
À déguster sans modération, pour petits et grands…



L’Humanité • Maurice Ulrich, janvier 2011
– Une magique Histoire du soldat –
[…]. Comme tous les classiques, sa mise en scène appelle une vision. Celle de Jean-Christophe Saïs est une superbe réussite. Elle commence par le cheminement du soldat (Mathieu Genet) dans un dispositif aérien, hors du temps et de l’espace, comme un personnage de Chagall, elle se poursuit sur la scène même par la présence des musiciens de l’ensemble TM+ sous la direction du diable et chef d’orchestre Laurent Cuniot, elle se termine par une fascinante chorégraphie de la princesse danseuse Raphaëlle Delaunay […].. La musique de Stravinsky révèle ses trésors de finesse et de rythme. […]
Des applaudissements qui n’en finissent pas, de 7 à 77 ans.

©Opéra Nice Côte d’Azur / D. Jaussein
Igor Stravinsky « L’histoire du soldat » Direction musicale : L. Cuniot, mise en scne J. Ch. Sa•s. Production Arcal, compagnie nationale de thމtre lyrique et musical.
©Opéra Nice Côte d’Azur / D. Jaussein
Igor Stravinsky « L’histoire du soldat » Direction musicale : L. Cuniot, mise en scne J. Ch. Sa•s. Production Arcal, compagnie nationale de thމtre lyrique et musical.
Igor Stravinsky « L’histoire du soldat » Direction musicale : L. Cuniot, mise en scne J. Ch. Sa•s. Production Arcal, compagnie nationale de thމtre lyrique et musical.

Dates

Plus de représentation à venir pour cette saison.

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