La puissance de la parole

Quand tu maîtrises 
la parole,
tu peux reprendre le fouet des mains du destin !
Quand tu maîtrises la parole, à la face du monde tu peux crier ton nom.

Lucette Salibur

Les enfants spectateurs, assis en rond autour de la chanteuse-conteuse, tireront les langues de la grande robe-décor, pour mieux faire évoluer l’histoire. L’occasion de donner aux mots leur pouvoir et de naviguer dans le répertoire vocal, de l’opéra à la bossa nova en passant par le rap.

Teaser, réalisation Nicolas Lheureux • Opéra de Limoges

Distribution

Mise en scène Christian Gangneron
Création costume Bruno Fatalot

Avec la chanteuse • conteuse
Maryseult Wieczorek

Fiche technique

Forme spectacle immersif • les enfants sont assis autour de la robe décor
Durée 45 mn + échanges mini-opéra chanté en français
Public en famille dès 6 ans Scolaires 6 – 11 ans

Lieu une salle à plat
Installation 1h30 ; démontage 45mn
2 personnes en tournée2 représentations/jour possibles

Production

Production Arcal
Coproduction Théâtre Sartrouville Yvelines CDN

Ressources

Zaïna © Philippe Radet
Zaïna © Philippe Radet
Zaïna © Philippe Radet
La chanteuse, habillée d'une grande robe, sur laquelle sont cousues des grandes bouches, chantent devant des enfants assis en tailleur, autour de sa grande robe
Zaïna © Philippe Radet

Le projet

par Catherine Kollen, directrice de l’Arcal

À cheval sur le vent, Zaïna, la petite fille de la lune, observait les petits êtres de la vallée des larmes. Tant de désarroi lui soulevait le cœur. Elle se décida à les visiter. S’agrippant à une liane d’étoiles, elle s’élança. «L’écho de vos pleurs est parvenu jusqu’à moi», déclara-t- elle en foulant le sol. Puis à la stupéfaction générale elle rajouta : 

Tirez-moi la langue et je vous redonnerai votre rire»….

Pour Lucette Salibur, c’est la maîtrise de la langue qui rend l’homme maître de son destin. Le personnage de Zaïna, à la fois mère et langue maternelle, suggère aux enfants, avec les mots du conte, que leur destin est caché dans le plaisir qu’ils auront à maîtriser leur langue.

De cette histoire naît, sous la houlette de Christian Gangneron, un conte musical théâtralisé pour une comédienne-cantatrice dans une robe-décor couverte de langues de tissus. 

Un spectacle interactif où les enfants spectateurs, assis en rond autour d’elle, tireront les langues pour faire évoluer l’histoire. 

L’occasion pour le metteur en scène de distiller les airs d’opéra qu’il affectionne avec des sons d’aujourd’hui. 

Comme un jeu de langues et de notes sur une partition lyrique.


Rencontre avec 
Maryseult Wieczorek

Sorcière blonde enfantée par un rayon solaire, Maryseult Wieczorek, soprano lyrique et magistrale interprète de « Zaïna » emmêle avec un bonheur rare nouvelle et ancienne passion. La première est le chant. 

 Maryseult, voix de satin et jeu généreux, parcourt la scène en amazone éprise de liberté et d’aventures qui fouettent le sang et accélèrent le rythme cardiaque. « Zaïna » est de celles-là.

Avec Zaïna était-ce la première fois que vous jouiez la comédie ?

Non seulement c’était la première fois, mais la première fois seule. Ce qui m’a angoissée autant que motivée. Angoissée parce que je savais que tout le spectacle reposait sur mon dos. Mais en même temps je me suis dit que ça n’était pas plus mal et d’autant plus excitant que si je n’étais pas à la hauteur, je serais la seule responsable. Motivée également par la qualité d’un texte charnu, fortement ancré dans la nature. Lucette Salibur a un univers extrêmement riche et généreux, lumineux.

Vous êtes une artiste lyrique, donc habituée aux scènes vastes et à vous produire devant un public averti. Lorsque C. Gangneron vous a parlé de petite forme pour le jeune public, comment l’avez-vous pris ?

Je me suis dit quel challenge ! c’est une nouvelle expérience à faire. Avec le spectacle de rue La Flûte en chantier une adaptation de La Flûte enchantée de Mozart pour fanfare et soprano lyrique, je m’étais déjà frottée à la fragilité  de concentration des enfants et du public de rue et à leur redoutable exigence. Dès que nous ne sommes pas convaincants, ils vont jouer au ballon ou retournent à leur shopping et ils ont raison. Ces contraintes-là vous poussent à chercher l’excellence.

Dans cet échange, entre-t-il une part d’improvisation ?

Oui évidemment. Et merci au théâtre de rue, qui me permet de respecter rigoureusement et fidèlement un texte – celui de Lucette Salibur – lequel par sa richesse et sa complexité se suffit à lui-même, et à m’autoriser des détours ; ce que je ne faisais pas au tout début des représentations, mais j’ai vite compris que je devais aussi gérer des problèmes de discipline dont les enseignants ne se soucient pas toujours. En outre, il arrive, et j’aime qu’ils le fassent, que les enfants m’interpellent pour me demander, par exemple ce que signifie le mot « émoi ». Bien que Zaïna ne soit pas une maîtresse d’école, même si elle transmet une quantité d’informations assez ébouriffantes, j’estime qu’il serait incorrect de ne pas leur répondre. Au fil du temps, il s’est donc installé un « entre texte » qui change évidemment selon les représentations et ça m’enchante.

« Zaïna » parle de la langue et des mots, sentez-vous que les enfants y sont sensibles ?

Ils y sont très sensibles, de façon inégale et en fonction de leur âge. A partir du CE2 jusqu’au CM2, ils comprennent énormément de choses et boivent du petit lait. Pour les tranches d’âge en dessous, je pense qu’ils ne perçoivent pas bien le sens du texte, bien qu’ils soient sensibles aux couleurs et au jeu des langues. Cependant, et j’assume là ma prétention, je sens bien que, par la manière dont c’est transmis, je les marque et que s’ils ne comprennent pas toujours le sens, ils mémorisent beaucoup de choses qui sont stockées et ressurgiront plus tard. Pour le moment, elles sont quelque part dans leur tête, pas dans la case « j’ai compris », mais plutôt celle de « c’est bizarre » ou encore « tiens, ça a un goût que je ne connais pas, il faudra que je demande à la maîtresse ».

Dates

Plus de représentation à venir pour cette saison.

Historique des représentations

Ven. 8 sep. 2023
15:00 (été culturel 2023)

Ecole des Genévriers • Janvry / Janvry

Représentation
Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Île- de-France – Ministère de la Culture.

Mer. 20 déc. 2023
15:00

Mairie du 20ème / Paris

Représentation
Salle des fêtes de la mairie dans le cadre du Noël du personnel et de leurs enfants.

L’action artistique autour du spectacle

Nous développons des actions autour du spectacle…

L’atelier « Sac à mots »

Le spectacle Zaïna, peut être précédé d’un atelier dont le titre évoque le plaisir des mots et leur pouvoir de suggestion.

Cet atelier interactif, qui peut se tenir avant le spectacle (de préférence) — car évoquant certains mots du spectacle —, est construit sur ce qu’est un mot : un ordonnancement de voyelles, de consonnes, de sonorités, mais aussi de sens double ou triple qu’un mot peut avoir (ex. : « cheminée » qui peut devenir « cheminer » sur sa simple sonorité).

Répartis par groupe de 3, la trentaine d’enfants reconstruit avec les lettres et syllabes de couleurs, des mots, des phrases, et s’amuser de juxtapositions abracadantesques.

Moment de réveil collectif des mandibules et de l’imagination, ce sac à mots permet à chaque enfant, d’être acteur de l’histoire qu’il construit. Un plaisir de l’imagination, du corps qui ressent et de la parole qui ouvre.

C’est quoi ?

Un atelier interactif, avec un matériel de lettres, syllabes, mots de couleurs, fournis.

Rébus, charades, écriture collective de phrases incroyables avec les mots du spectacle (matériel fourni).

Durée : 1h pas moins (idéal 1h30)

Peut se dérouler quelques heures avant le spectacle, dans la même journée, le plus souvent à l’école élémentaire, dans la bibliothèque qui accueille le spectacle…

C’est pour qui ?

Pour les enfants à partir de 6 ans.

30 enfants maximum, répartis par 3.

Besoin de quelques tables, matériel fourni par la chanteuse.

L’atelier est offert à l’enfant qui commence à lire autant qu’à la personne âgée, au surexcité plein d’énergie comme à la personne au corps faible ou fatigué, aux gens comme tout le monde.

C’est pour quoi faire ?

Réveil collectif des corps (mouvements coordonnés avec
le haut du corps en accompagnant la production des sons Ssssss, Ffff ou Chh- hhhh.

Ecoute active du son collectif. Raconte-t-il déjà quelque chose ?

Réveil collectif des voix (production individuelle et collec- tive de sons voyelles) Observation.

Le corps peut être expressif, raconter, même sans son.

Approchez donc !

Tirez-moi la langue et je vous donnerai… des mots, pour entendre ;

des mots pour réveiller les cœurs ;
des mots pour étancher la soif, pour retrouver le rire.

Agenda des actions artistiques

Plus d’action artistique à venir pour cette saison.

Les autres spectacles