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Le Couronnement de Poppée
de Claudio MONTEVERDI
Opéra en un prologue et trois actes
Livret Giovanni Francesco Busenello
Mise en scène Christophe Rauck
Dramaturgie Leslie Six
Direction musicale Jérôme Correas
Distribution
Direction musicale Jérôme Correas
Mise en scène Christophe Rauck
Scénographie Aurélie Thomas
Costumes Marion Legrand, Coralie Sanvoisin
Lumières Olivier Oudiou
Collaboration chorégraphique Claire Richard
Avec
prologue
Fortune Françoise Masset soprano
Vertu Dorothée Lorthiois soprano
Amour Hadhoum Tunc, soprano
opéra
Poppée, maîtresse de Néron Valérie Gabail, soprano
Néron, empereur de Rome Maryseult Wieczorek, soprano
Octavie, impératrice, épouse de Néron Françoise Masset, soprano
Arnalta, nourrice et confidente de Poppée Jean-François Lombard, ténor
Nourrice de l’impératrice Octavie Jean-François Lombard, ténor
Sénèque, philosophe, précepteur de Néron Vincent Pavesi, basse
Othon, chevalier, amoureux de Poppée Paulin Bündgen, contre-ténor
Drusilla, dame de la cour, amoureuse d’Othon Dorothée Lorthiois, soprano
Lucain, poète ami de Néron Romain Champion, ténor
Valet, page d’Octavie Charlotte Plasse, soprano
Demoiselle, jeune suivante d’Octavie Hadhoum Tunc, soprano
Liberto, capitaine de la garde prétorienne Matthieu Chapuis, ténor
Premier Soldat de la garde prétorienne Matthieu Chapuis
Deuxième Soldat de la garde prétorienne Romain Champion
Un licteur, homme de loi Virgile Ancely, basse
Premier Familier de Sénèque, Paulin Bündgen
Deuxième Familier de Sénèque, Romain Champion
Troisième Familier de Sénèque Virgile Ancely
Les Consuls et lesTribuns Romain Champion, Matthieu Chapuis
Vincent Pavesi, Virgile Ancely
Le choeur des Amours Hadhoum Tunc, Charlotte Plasse, Dorothée Lorthiois, Paulin Bündgen
Les Paladins, Direction Jérôme Correas
Violons Juliette Roumailhac, Anaïs Flores
Violes de gambe Pascale Clément, Marion Martineau
Violoncelle Nicolas Crnjanski
Contrebasse Franck Ratajczyk
Théorbe Rémi Cassaigne
Clavecin et orgue Brice Sailly
Clavecin et orgue pour les représentations à l’Opéra de Rennes Kevin Manent
Production
Arcal compagnie nationale de théâtre lyrique et musical
Coproduction :
TGP-CDN de Saint-Denis et Les Paladins, Arcadi (Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Île-de-France), lʼOpéra de Rennes, le Grand Théâtre de Reims, LʼApostrophe Scène Nationale de Cergy-Pontoise et du Val dʼOise ; avec le soutien de la Fondation Orange.
Lʼaide à la diffusion dʼArcadi en Île-de-France et du Conseil Général des Yvelines dans les Yvelines.
LʼARCAL est soutenu par la Direction Régionale des Affaires Culturelles dʼIle de France, le Conseil Régional dʼIle de France, la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Champagne-Ardenne, le Conseil Régional de Champagne-Ardenne et la Mairie de Paris. LʼArcal est en résidence au Grand Théâtre de Reims et en Région Champagne-Ardenne ; avec le soutien du Conseil Général des Yvelines. LʼArcal est membre du collectif “Futurs composés” et du syndicat Profedim.
Les PALADINS sont soutenus par la direction régionale des affaires culturelles dʼIle-de-France – Ministère de la Culture et de la Communication. Les Paladins sont en résidence à la Fondation Royaumont. Ils sont membres de la FEVIS (Fédération des EnsemblesVocaux et Instrumentaux Spécialisés).
Un projet singulier par Catherine Kollen, directrice de l’Arcal
Après avoir donné en nouvelle production la saison passée cet opéra au TGP puis en tournée en France pour 13 représentations, le pari de cette année est de reprendre cet opéra à nouveau à Saint-Denis pour 5 représentations puis en tournée en France pour 16 représentations.
Ce projet est le fruit d’une collaboration originale entre une compagnie lyrique et un CDN, qui ont joint leurs forces pour ouvrir l’accès de l’art lyrique à tous. Au niveau artistique, c’est une rencontre forte, avec la première incursion de Christophe Rauck dans la mise en scène d’un opéra ; une collaboration du théâtre avec des forces musicales spécialistes du baroque, Les Paladins, dirigés par Jérôme Correas, autour d’un opéra emblématique, réflexion sur les rapports du pouvoir et de la séduction.
Programmer Le Couronnement de Poppée de Monteverdi à Saint-Denis n’était pas un geste anodin : une première lyrique dans une ville plutôt tournée vers le théâtre et la danse (avec le CDN).
Reprendre une année plus tard une série de 5 représentations dans une ville de la banlieue parisienne est aussi un acte fort, là où les séries sont plutôt entre 2 et 5 dans les maisons d’opéra en France.
Le projet du point de vue de la scène par Leslie Six, dramaturge :
Le Couronnement de Poppée, dernier opéra de Monteverdi joué à Venise en 1642, porte en soi un monde. Tout d’abord, celui du musicien et des liens qu’il entretient avec sa musique : compositeur de musique sacrée – psaumes, messes – et de musique profane – madrigaux, opéras –, révolutionnant le rapport fondamental du poème et des notes, mettant tout son art à rendre en musique l’expressivité des mots, s’affranchissant des principes de chant qu’il avait lui-même édictés des années auparavant. Père de l’opéra baroque, exploitant pleinement la liberté absolue qu’offre la Venise de cette époque, il convoque ici tout son génie à travers un langage musical qui se fait miroir exact des passions humaines. Baroque par ces virages inattendus, cette multiplicité de styles et de registres, dont l’alternance contrastée, violente et magnifique, va puiser au coeur des hommes, de leurs grandeurs et de leurs tourments, « …sachant que les contrastes ont le don d’émouvoir notre âme et que tel est le but de la bonne musique ».
Mais c’est aussi l’Italie du XVIIème qui inspire ce Couronnement, une époque qui annonce un nouveau monde, là où l’ancien est désormais ébranlé par les découvertes scientifiques, Copernic, Galilée, les guerres de religion et les vagues de pestes qui déciment certaines villes. Un bouleversement majeur dans la pensée, dans l’imagination, la sensibilité, dans la connaissance même que l’on a de l’univers est au coeur du baroque et de cet opéra. La révolution dans la représentation de l’être fait naître chez Monteverdi de nouveaux styles musicaux, toujours plus aptes à exprimer la violence des passions humaines. Profondément humaniste, il aspire à rendre le chant de l’âme, cherche à mettre en lumière la vérité de l’individu, sa complexité, sa part tragique, laissée dans l’ombre par l’idéalisme de la Renaissance. Monteverdi chante un homme déchiré par ses angoisses, ses ténèbres et ses contradictions douloureuses. Mais il chante aussi sa part sublime, sa fragilité, sa présence éphémère. Le Couronnement de Poppée porte ces révolutions.« Qu’est ce qui gouverne les hommes ? Qu’est ce qui gouverne les peuples ? » résonne en effet dans tout l’opéra. Chaque protagoniste ne cesse de s’accrocher, de remettre en cause ou de trahir l’étoile qui le guide. Le Couronnement de Poppée nous fait vivre la chute d’un monde, et la naissance d’un autre. Ou comment le deuil de la raison nous fait franchir un seuil et perdre l’équilibre. À l’origine de ce bouleversement, la maîtresse de l’empereur qui veut devenir impératrice. Dans la lutte à mort qui s’engage alors, les aspirations à la justice et à la liberté semblent bien faibles face à la passion amoureuse. L’amour de Néron et Poppée brûle tout sur sonp assage et se fraie un chemin de cendres jusqu’au trône. C’est l’essence même du pouvoir et les liens de sang qu’il entretient avec la passion qui est ici interrogée. Ce désir toujours inassouvi, qui n’existe qu’en tant qu’il consume et renaît irrémédiablement. Ce désir à la source de l’amour tout comme à la source du pouvoir. Ainsi, là où l’amour semble se dresser contre toute autre loi et offrir l’image d’un pouvoir absolu, Néron et Poppée consacrent l’union d’Eros et Thanatos, renversent l’ordre du monde pour en façonner un à la mesure de leurs caprices.
Le projet du point de vue de la musique par Jérôme Correas, directeur musical
Amour, haine, violence et passion, ambition, sensualité, Le Couronnement de Poppée de Claudio Monteverdi n’en finit pas de nous étonner, plus de 350 ans après sa création. Une telle modernité a de quoi surprendre en effet : qu’importe si l’oeuvre est sans doute collective, puisque Francesco Cavalli et Francesco Sacrati ont prêté main-forte pour l’occasion, tout comme dans les tableaux de l’époque baroque où le maître ne peint que le visage et les mains tandis que les élèves réalisent les draperies et les décors.
OEuvre d’atelier, Le Couronnement de Poppée nous transporte ainsi dans un univers musical aux énergies multiples : constituée d’une mosaïque de moments différents, l’oeuvre n’en n’est pas moins d’une homogénéité musicale et dramatique qui résume tout l’héritage de l’art monteverdien. Testament d’un compositeur de 75 ans, Poppée est une oeuvre frémissante de vie et de jeunesse qui incarne à elle seule cette révolution musicale du baroque en ouvrant la voie au futur, mais un futur qui trouve un écho particulier à notre époque. Rarement en effet l’équilibre entre les paroles et la musique aura été aussi parfait. La notion de théâtre musical, résultat des recherches du XXème siècle et de l’évolution des goûts théâtraux, semble s’appliquer merveilleusement à ce genre hybride qu’est l’opéra à ses débuts .
Il m’a donc semblé naturel d’envisager avec Christophe Rauck une pièce de théâtre en musique, et poursuivre ainsi ma recherche sur le Parlé / Chanté dont on ne saura jamais ce qu’il fut réellement, mais que notre époque peut réinventer sans complexes. Loin de la notion de grand opéra, Le Couronnement de Poppée devient ainsi un superbe texte déclamé, agrémenté de chansons, madrigaux, scènes pittoresques et duos sublimes, duos d’amour et de désir, dont le plus connu, « Pur ti miro, pur ti godo » n’est pas de Monteverdi. Alors, n’est-ce pas le comble de l’ambiguïté de travailler sur une pièce dont le moment ultime n’est pas du compositeur, mais de son élève ?
Inutile de chercher la patte du maître, elle est présente à chaque instant dans le chassé-croisé entre les diverses personnalités musicales, et dans les âmes complexes des personnages en prise avec leurs instincts.
Dates
Plus de représentation à venir pour cette saison.
Les autres spectacles
Don Giovanni
- Tout public
- Opéra
Don Giovanni (1787)
Musique W.-A. Mozart
Livret Lorenzo Da Ponte
Direction musicale Julien Chauvin • Le Concert de la Loge
Mise en scène Jean-Yves Ruf
Public pour tous • à partir de 11 ans
Durée 2h50 + entracte
Création Arcal novembre 2024

Orfeo
- Tout public
- Opéra
Orfeo (1672)
Musique Antonio Sartorio
Livret Aurelio Aureli
Mise en scène Benjamin Lazar
Direction musicale Philippe Jaroussky | Brice Sailly • Ensemble Artaserse
Public pour tous • en famille dès 11 ans
Durée 2h45 + entracte

Chimène, faire entendre sa voix
- Collégiens, lycéens
- Tout public
- Forme légère
- Hors les murs
Chimène, faire entendre sa voix (1783)
Musique Antonio Sacchini
texte Guillard d’après Le Cid de Corneille
Mise en scène Sandrine Anglade
Quatuor à cordes Concert de la Loge
Public pour tous à partir de 13 ans
Durée 1h

Zaïna
- Jeune Public – 6-10 ans
- Forme légère
- Hors les murs
Zaïna (2003)
Musique Jonathan Pontier
Texte Lucette Salibur
Mise en scène Christian Gangneron
Public pour tous • en famille dès 6 ans
Durée 45 mn
